Histoire

XIXE SIÈCLE

Les trésors de Caroline

Par Élisabeth Santacreu · Le Journal des Arts

Le 6 septembre 2017 - 340 mots

AJACCIO

La sœur de Napoléon aimait s’entourer de meubles et objets d’art.

Ajaccio. À l’entrée du musée, des casques de réalité virtuelle permettent de se promener en immersion dans le Boudoir d’argent du palais de l’Élysée, où est conservé un mobilier de Jacob-Desmalter, dont le bois est garni d’un taffetas de soie lilas choisi par Napoléon. Pourtant, ce n’est pas à l’empereur que le musée consacre l’exposition montée par Jehanne Lazaj et Maria Teresa Caracciolo, mais à sa petite sœur, Caroline Murat (1782-1839), qui avait commandé ces meubles avant de quitter la France pour Naples. Une salle est consacrée au décor de ses résidences et l’on peut y admirer l’un des fauteuils du Boudoir d’argent, ainsi que la Table de l’abdication, utilisée par Napoléon pour signer le document mettant fin aux Cent-Jours et exposée pour la première fois.

Liée au destin de son frère, Caroline montra qu’elle était avant tout l’épouse de Joachim Murat qui avait reçu une solide culture classique. Le parcours suit l’accession de la jeune femme à cette culture, alors qu’elle s’approprie les codes des familles régnantes. Elle s’entoure d’artistes et commande des portraits avec ses enfants, destinés à être multipliés et distribués pour servir leur communication. Le couple constitue aussi une importante collection de tableaux, évoquée ici par des œuvres provenant de musées français, mais aussi de Naples, comme l’étonnant Saint Sébastien après le martyre de Granet. Le Louvre n’a pas prêté La Grande Odalisque d’Ingres (évoquée par la petite version dite « Turpin de Crissé »), ni la célébrissime sculpture de Canova Psychée réveillée par l’Amour, mais a envoyé du même Amour et Psyché debout. Une salle est entièrement consacrée à la collection d’antiques du couple et montre l’intérêt réel pour l’archéologie de la reine de Naples.

Enfin, des parures de bijoux mettent l’accent sur le goût pour la mode d’une Caroline apparaissant toujours d’une grande élégance dans ses portraits. Pourtant, le plus attachant est un crayon d’Ingres, où n’est croqué que son visage…

Un catalogue aborde tous ces aspects, passionnant même s’il aurait mérité une relecture !

Caroline, sœur de Napoléon, reine des arts,
jusqu’au 2 octobre, Palais Fesch-Musée des beaux-arts, 50 rue Fesch, 20000 Ajaccio.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : Les trésors de Caroline

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