Musée

Chartres repart du bon pied

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 7 juin 2017 - 552 mots

CHARTRES

Après les mésaventures de début d’année, le Musée des beaux-arts va rouvrir fin juin et prépare de grands travaux .

Façade côté jardin du Palais épiscopal, actuel musée des Beaux-Arts, Chartres
Façade côté jardin du Palais épiscopal, actuel musée des Beaux-Arts, Chartres
© Photo Selbymay

Chartres. La Ville de Chartres va devenir propriétaire du bâtiment qui abrite le musée des beaux-arts. Pour Jean-Pierre Gorges, maire (LR) de Chartres, c’était la condition sine qua non pour que le musée municipal reste dans les murs du palais épiscopal. « Je ne mettrai pas un kopeck dans un bâtiment qui n’appartient pas complètement à la Ville », déclarait-il alors, espérant que le conseil départemental d’Eure-et-Loir (LR) lui cède gracieusement la propriété de l’édifice que la Ville a occupé depuis 1914 en vertu d’un bail emphytéotique récemment arrivé à terme. La rumeur est devenue annonce officielle : le Département et la Ville se sont entendus pour une cession du bâtiment à la Ville pour l’euro symbolique. « La signature aura lieu fin juin », assure le maire, précisant que le musée, qu’il a fermé brusquement en janvier pour faire pression sur le conseil départemental, rouvrira au public à ce moment-là. Des travaux suivront, qui doivent être réalisés par tranches afin de maintenir l’ouverture des lieux. « L’ensemble du palais est arrivé aujourd’hui à un stade de vétusté qui nécessite un véritable projet de restauration, faute de quoi les bâtiments pourraient se retrouver en état de péril », souligne le rapport de l’inspecteur des patrimoines rédigé en décembre 2016-janvier 2017, qui relevait le « grand intérêt patrimonial » et « le fort potentiel culturel et touristique aujourd’hui peu et mal exploité de cet ensemble (le site, les bâtiments et le musée) ».

Les équipes du musée préparent aujourd’hui la réouverture estivale du lieu au public, avec une exposition sur les 40 ans de la création de la société des Amis du musée, ainsi qu’une présentation d’environ 500 pièces phares du musée (qui compte 49 000 numéros), parmi lesquelles figurent des œuvres de la collection d’art océanien du gouverneur Bouge léguée au musée ou des tableaux de Maurice de Vlaminck déposés par l’État.

Un parcours de visite qui sera revu
Les équipes préparent aussi l’avenir. Séverine Berger, conservatrice du musée depuis 2013, planche sur le premier projet scientifique et culturel du musée pour une remise à la fin de l’année, avant l’étude de programmation des travaux. « Le chantier devrait commencer en 2019 ou 2020 », souligne-t-elle. Le musée doit, entre autres, bénéficier de travaux portant sur la toiture et l’étanchéité, et revoir intégralement son parcours de visite, très vieillot. « L’idée est de créer un parcours en trois axes (monde occidental, monde extra-européen et art du verre) dont le fil conducteur serait notamment les collectionneurs qui ont enrichi le musée », explique-t-elle.

Aujourd’hui, le parcours du musée est très réduit. Certains espaces peu accessibles ont été fermés à la circulation par la commission de sécurité et transformés en réserves, pour accueillir par exemple les collections du Muséum d’histoire naturelle, fermé en 2015 par la Ville – des collections qui doivent à terme rejoindre l’abbaye où est logé le service archéologique de la ville. Parmi les projets de Séverine Berger, qui s’est attachée au cours des dernières années à améliorer la conservation des œuvres : rassembler dans une même aile les réserves disséminées un peu partout au sein des 5 000 mètres carrés que compte, des caves au grenier, ce bâtiment intégralement classé.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°481 du 9 juin 2017, avec le titre suivant : Chartres repart du bon pied

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