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Le Musée Dapper ferme, mais la fondation reste active

Le Journal des Arts

Le 24 mai 2017 - 408 mots

Créé en 1986, le Musée Dapper va fermer le 18 juin prochain. Ce musée privé consacré à l’art africain n’a pas réussi à maintenir sa fréquentation, concurrencée notamment par le Quai Branly.

PARIS - Le 18 juin prochain, le Musée Dapper fermera les portes de son bâtiment parisien dans le 16e arrondissement. L’institution privée, créée en 1986 par l’industriel et collectionneur Michel Leveau (décédé en 2012) et dirigée par son épouse Christiane Falgayrettes-Leveau, était devenue le repère des passionnés d’art africain à Paris. Précurseur en son temps, certaines expositions restent dans les mémoires, comme « Dogon » en 1994 attirant 100 000 visiteurs venus découvrir à l’époque des arts encore confidentiels et peu exposés. En 2000, la Fondation Dapper s’était offert un nouvel écrin de 1 800 m2 pour présenter expositions, projections, concerts et spectacles. « Cependant, à Paris, la fréquentation du musée ne s’est pas suffisamment diversifiée et stagne malgré quelques remontées liées aux sujets abordés. Après plus de trente ans, l’environnement et l’offre culturelle se sont transformés et nous devons nous adapter », explique la directrice dans un communiqué. De fait, l’ouverture du Musée du quai Branly en 2006, dont Christiane Falgayrettes Leveau a été membre du conseil d’orientation de 1999 à 2004, a porté les arts premiers sur le devant de la scène. Depuis, les arts africains bénéficient d’une multiplication d’expositions temporaires dans différents lieux parisiens, comme à la Fondation Cartier, au Musée de l’Homme, à la Villette. Les arts africains ne sont plus à défendre : « Avons-nous atteint notre but premier : promouvoir les arts traditionnels de l’Afrique subsaharienne ? (…) Aujourd’hui notre réponse est oui », répond la Fondation Dapper.

À la direction, on pointe également le poids financier de l’entretien du bâtiment, en regard de la baisse de la fréquentation. Sans subventions publiques, le musée n’aurait plus les moyens de ses ambitions. Ouvert uniquement lors des expositions temporaires (au rythme d’une ou deux par an), l’équilibre économique n’était plus atteint.

Si le musée ferme ses portes en juin, les activités de la Fondation vont continuer, précise la direction, entre manifestations et expositions, entre la France et l’Afrique. La Fondation s’est engagée depuis 2012 dans une programmation hors-les-murs qu’elle entend amplifier. Les œuvres de la collection, qui en compterait environ 350, dont des chefs-d’œuvre comme la danseuse Bangwa photographiée par Man Ray, continueront d’être prêtées. Le Quai Branly présentera ainsi certaines pièces à l’exposition « Gabon » dès le 3 octobre prochain.

Après le Musée Mendjisky-Écoles de Paris fermé à la toute fin de l’année dernière, la saison 2016-2017 voit donc une deuxième institution privée renoncer à sa présence physique dans Paris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°480 du 26 mai 2017, avec le titre suivant : Le Musée Dapper ferme, mais la fondation reste active

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