La grotte comble le trou de la butte

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 10 mai 2017 - 331 mots

La société Kléber Rossillon gère aussi le Musée de Montmartre à Paris, dont la fréquentation n’est pas à la hauteur des attentes.

MUSÉE DE MONTMARTRE - L’Ardèche sourit plus à Kléber Rossillon que Paris. La société de ce polytechnicien atypique qui gère plusieurs châteaux (Castelnaud, Langeais…) et animations touristiques (Le train de l’Ardèche) a repris en 2011 la gestion du Musée de Montmartre. « Je me suis planté, reconnaît-il. Notre business model reposait sur les touristes mais ceux-ci viennent moins nombreux que prévu.» Mal référencé et donc peu connu des touristes, le musée ne figure pas dans leur parcours de visite de la capitale et, lorsque les promeneurs étrangers montent sur la butte et découvrent son existence, ils n’ont plus le temps de le visiter. Résultat : la fréquentation plafonne à 115 000 visiteurs, quand l’objectif était de 180 000 et que le « point mort financier » se situe autour de 140 000 personnes. C’est mieux que les 35 000 visiteurs d’avant la reprise, mais c’est insuffisant pour couvrir les coûts d’exploitation et les investissements. Car le concessionnaire a déjà dépensé 7 millions d’euros pour restaurer les lieux constitués d’un petit musée sur la vie montmartroise à la Belle Époque, d’une reconstitution de l’atelier de Suzanne Valadon et d’un espace d’expositions temporaires. Il doit alors attirer le public parisien en organisant des expositions, lesquelles ont un coût, comme celle actuellement sur le Montmartre et le cinéma dont le budget est de 500 000 euros.

Furieux d’avoir été exclu du « Paris Pass », une carte qui permet de visiter plus de 60 sites touristiques, il attend la médiation de la direction des Musées de France au ministère. Souvent présenté comme un Petit Poucet face à son grand concurrent qu’est Culturesespaces, Kléber Rossillon est loin d’être fragile. La fortune familiale de son fondateur, la rentabilité des autres sites, à commencer par la Caverne Pont d’Arc, et un mode de gestion artisanal le mettent à l’abri des coups du sort. Et puis à Montmartre, le bail est de cinquante-trois ans, de quoi voir venir.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°479 du 12 mai 2017, avec le titre suivant : La grotte comble le trou de la butte

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