Musée

Un strapontin pour les confluences

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 26 avril 2017 - 355 mots

PARIS - Un ensemble de fossiles du jurassique supérieur, une collection d’insectes et des plumages, et quelques objets du quotidien sélectionnés pour leur beauté. Serions-nous dans un cabinet de curiosités ?

En l’absence de toute photographie, une fois dans le bâtiment conçu par Coop Himmelb(l)au, il est difficile de discerner un parcours destiné à célébrer le Musée des confluences.
Le panneau explicatif, placé à l’entrée de l’Atelier Martine Aublet, évoque « un portrait intimiste » de l’institution lyonnaise. L’espace exiguë laisse en effet peu d’autres options. Il ne permet pas véritablement de donner un avant-goût de l’ampleur des collections du musée, ni de restituer l’enthousiasme et l’excitation qui s’empare du visiteur qui s’engage à l’intérieur du paquebot dû aux architectes autrichiens.

Quelle est la raison d’être de cette exposition ? Quels sont ses objectifs ? Rappeler aux Parisiens distraits qu’un musée au projet ambitieux – « mettre en dialogue les sciences pour comprendre l’histoire du vivant et de l’humanité » – a ouvert ses portes il y a deux ans et demi dans la capitale des Gaules ? Donner un coup de pouce au musée, dirigé par Hélène Lafont-Couturier, qui souffre de l’habituel décrochage en termes de fréquentation qui accompagne la deuxième année de fonctionnement, en rabattant visiteurs français et étrangers vers le Musée des confluences ?

Le visiteur est accueilli par une poignante statuette du début du XXe siècle en roche volcanique du Puy-de-Dôme, les yeux grands ouverts et le regard hébété. Organisée en cinq (toutes petites) parties, l’exposition s’ouvre sur une section dédiée à l’histoire des origines : les plus lointaines traces minérales et vivantes sont mises en regard d’œuvres qui s’en sont inspirées. Une gracieuse petite sculpture du territoire du Nunavik (Nord du Québec) figurant un esprit d’oiseau rappelle la « persistance d’une culture rattachée au chamanisme et aux liens entre l’homme et la nature. » Suit une section baptisée « Des insectes et des hommes », puis deux autres magnifiant, l’une, les objets du quotidien (appuie-nuques, colliers, bracelets, pots en terre), l’autre, la beauté des ramages et plumages des oiseaux. Des vidéos, diffusées sur un grand écran, s’attachent, enfin, à rappeler l’origine des collections et la longue histoire de ce musée dont les prémices remontent au XVIIIe siècle.

Une fenêtre sur les confluences
Jusqu’au 21 mai, Musée du quai Branly-Jacques Chirac, 37 quai Branly, 75007 Paris.

Légende Photo
Appuie-nuque, Océanie, Wallis, début XXe siècle, bois, fibre végétale, Musée des Confluences, Lyon. © Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU' – Musée des Confluences, Lyon.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°478 du 28 avril 2017, avec le titre suivant : Un strapontin pour les confluences

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