Aménagement urbain

Montpellier se rêve en capitale créative

Après l’annonce du Moco, la Ville de Montpellier présente son projet de cité dédiée aux industries culturelles et créatives.

MONTPELLIER - Comme Nantes ou Nancy, Montpellier fait partie des métropoles françaises qui investissent dans le secteur jugé porteur des industries culturelles et créatives. Philippe Saurel, maire (En Marche !) de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, a annoncé récemment la création d’un « cluster » regroupant un grand campus d’écoles artistiques privées (1 400 élèves) et des équipements culturels publics, sur le site de l’ancienne école d’application d’infanterie (EAI), transférée en 2010 à Draguignan et racheté par la ville un an et demi plus tard. Ce projet s’inscrit dans le cadre plus large de « Montpellier Cité Créative », un quartier d’une quarantaine d’hectares autour de l’EAI, mêlant parcs, logements, bureaux, et ledit cluster.

Au sein du nouveau quartier, dont l’aménagement va s’étaler sur dix ans, la « cité des industries culturelles et créatives » (CICC, nom donné au regroupement par la métropole) doit ouvrir dès 2020. L’architecte catalan Josep Lluís Mateo, lauréat du concours organisé par la ville et le réseau d’écoles Icones, propriétaire du futur bâtiment va réhabiliter l’EAI pour en faire un campus de 16 000 mètres carrés utiles, accueillant bureaux, espaces d’expositions, salles de cours et 350 logements étudiants.

Un chantier de 37 millions d’euros
La facture de 37 millions d’euros est entièrement à la charge du réseau Icones, groupement de quatre écoles et neuf entités réparties entre Lyon, Montpellier, Nantes et Toulouse. Notamment spécialisée en design graphique et cinéma d’animation, l’École supérieure des métiers artistiques (ESMA) se développe depuis une décennie en rachetant d’autres écoles supérieures, d’arts appliquées (École d’arts appliqués en publicité & communication visuelle, à Montpellier), de photographie et de game design (École pionnière dans les formations aux métiers de l’image, à Toulouse et Lyon) ou formant aux métiers techniques du cinéma (Ciné Creatis, à Nantes et Lyon).

Le campus hébergera également des entreprises locales, appelées à profiter du bassin estudiantin et des nouveaux équipements. Parmi ces derniers, outre le cocon, lieu d’animation culturelle, se trouve un projet original : « la boîte dans la boîte ». Un espace « éphémère » de 4 000 mètres carrés proposé pour une durée limitée aux entreprises et indépendants de la région, pour les inciter à s’installer dans le quartier en développant tous types de collaborations. Son utilisation future définitive sera sans doute décidée en fonction des activités s’y étant développées.

La présentation de ce cluster suit de peu l’annonce du regroupement au sein d’un même établissement public renommé « Montpellier Contemporain » (Moco) de l’École supérieure des beaux-arts de Montpellier, du centre d’art de la Panacée et d’un nouveau centre d’art abrité dans l’hôtel Montcalm. Si ces équipements sont dans des lieux géographiques différents, le maire ne cache pas ses intentions de créer un écosystème vertueux pour l’art contemporain. Pour Karim Khenissi, directeur général de l’École supérieure des métiers artistiques et du réseau Icones, « d’un côté il y a l’art contemporain, de l’autre les arts appliqués ; mais cette concordance montre qu’il existe une volonté politique de faire de Montpellier une place forte des industries culturelles et créatives ».

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°478 du 28 avril 2017, avec le titre suivant : Montpellier se rêve en capitale créative

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