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Salon du livre rare et de l’objet d’art : un duo prometteur

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 12 avril 2017 - 493 mots

Pour la première fois, le salon du livre d’art accueillait objets rares et historiques. La plupart des exposants tirent un bilan satisfaisant de cette édition.

PARIS - Un public légèrement plus nombreux s’est rendu au Grand Palais du 6 au 9 avril pour le salon du livre rare associé cette année aux objets d’art grâce à un partenariat avec la CNES (Chambre nationale des experts spécialisés en objets d’art).

« Cette mixité avec les experts marchands a amené une clientèle plus large. J’ai même vendu un livre à un collectionneur de tableaux », a confié Bertrand Meaudre (Librairie Lardanchet). « Le salon s’est globalement très bien passé. Les échos sont positifs », soulignait de son côté Henri Vignes, président du Syndicat national de la librairie ancienne et moderne. De fait, les étrangers n’ont pas boudé l’événement. Belges, Suisses, Anglais, mais aussi quelques Américains s’y sont pressés. Mieux valait toutefois ne pas rater sa cible : « Tout se joue entre le vernissage le jeudi à 17h et le vendredi 18h. Le week-end, il n’y a eu que des promeneurs », faisait remarquer Jean-François Fourcade. Ce que confirmait Bertrand Meaudre : « les deux derniers jours étaient calmes ».

Pour l’occasion, les exposants montraient tous types de livres, toutes époques confondues. En matière de manuscrits médiévaux, le salon rassemblait la crème de la crème, puisque les trois plus grands marchands au monde étaient présents : le Dr. Jörn Günther Rare Books (Suisse), son compatriote Heribert Tenschert et Les Enluminures (Paris, New York). Ce dernier  exposait le seul manuscrit de Philippe de Vigneulles, de Metz, La Chanson de Geste de Garin Le Loherain, un poème épique enluminé (autour de 250  000 €).

Bertrand Meaudre a vendu plusieurs ouvrages, dont La Carte et le territoire de Michel Houellebecq agrémenté d’une reliure brodée de Fanny Viollet sur carte Michelin (12 000 €). Le libraire proposait aussi une édition de luxe de Madame Bovary de Flaubert, 1857, offerte par l’auteur à Victoire Le Poittevin, la mère de son ami d’enfance, Alfred Le Poittevin, comportant un envoi autographe (160 000 €). Michel Scognamillo (Paris) présentait la dernière reliure de Sonia Delaunay en main privée garnissant Calligrammes, d’Apollinaire (340 000 €). Autre pièce qu’il ne fallait pas manquer chez J. F. Fourcade, La Septième face du dé, de Georges Hugnet, 1936, sous double couverture, la seconde, la « couverture-cigarette », composée de quatre photographies originales de Marcel Duchamp (100 000 €). Pour ­Frédéric Castaing, le salon s’est bien passé : « J’ai vendu un manuscrit de Breton, une lettre de Jack London et une autre d’Hemingway. » Amélie Sourget, qui a surtout cédé des ouvrages du XIXe et du XXe, comme une édition originale de Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo, 1832 (6 500 €) a noté que les acheteurs se décidaient vite pour les pièces de moins 10 000 euros.

Quant au partenariat avec les objets d’art, Henri Vignes souhaiterait le renouveler car « les experts étaient contents d’être présents ». Certains libraires, en revanche, opteraient volontiers pour un salon recentré sur la bibliophilie, dans un lieu plus modeste.

Légende photo

Philippe de Vigneulles, La Chanson de Geste de Garin Le Loherain, manuscrit enluminé sur papier, Metz, 1515-1527/28. © Courtesy Les Enluminures.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°477 du 14 avril 2017, avec le titre suivant : Salon du livre rare et de l’objet d’art : un duo prometteur

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