Collection

Dans l’intimité du Siècle d’or

Par Vincent Noce · Le Journal des Arts

Le 28 février 2017 - 397 mots

Issus de la collection Leiden, une sélection de chefs-d’œuvre des maîtres hollandais, dont de rares Rembrandt, s’invitent au Louvre.

PARIS - Contrat rempli. Voulant remercier le milliardaire new-yorkais Thomas Kaplan du don d’une scène biblique de Ferdinand Bol (voir JdA no 472), le musée consacre deux salles et demie au deuxième étage de l’aile Sully à un échantillon de sa collection. Le collectionneur obtient du Louvre la reconnaissance de son trésor, au moment où il sort de l’anonymat sous le nom de « Leiden Collection ».

Comprenant plus de 200 peintures du Siècle d’or, elle aurait mérité un plus grand espace. Mais c’est une chance de pouvoir admirer des chefs-d’œuvre de Rembrandt et de son entourage dans une atmosphère plus calme. Son professeur Pieter Lastman, qui insiste sur le dessin. Jan Steen, à la manière plus lâche et qui s’encombre d’anecdotes pittoresques. Le compagnon des premières années Jan Lievens, cherchant du côté du caravagisme. Son garçon au turban, affirmant le brio d’un jeune homme qui ne remplira pas toutes ses promesses. Son autoportrait à la moustache à peine naissante, au regard plein de défi, qui résume tellement bien l’état d’esprit des deux jeunes artistes.

De Gerard Dou, un des premiers élèves de Rembrandt à Leyde devenu le maître de la « peinture fine », le chat à la fenêtre, sous un rideau de théâtre, avec un chevalet en fond. L’artiste attendant son heure ? Et des noms moins connus de ce cercle, Godfried Schalcken ou Caspar Netscher le voyageur. L’étude d’une lionne saisie à Amsterdam à la ménagerie royale, le premier Rembrandt acquis par le collectionneur (par ailleurs grand amoureux des félins). Et ses peintures qu’il faut scruter. Le portrait de Coopal, dans lequel Rembrandt se concentre sur la texture de la peau, les cernes, le passage si difficile du cou au menton, tandis qu’il traite les mains ou l’habit à coups de brosse rapides.

L’imposante Minerve, quand il se lance dans les déesses en grand format à la période-clé de son installation à Amsterdam. Les boucles de cheveu dorées d’une jeune fille, dont les broderies sont sculptées dans la matière. La tonalité brun rouille d’un portrait de vieillard. Son autoportrait, qui a été redécouvert sous d’épais repeints par le professeur Ernst Van de Wetering, parce qu’il avait su déceler la petite lueur rehaussant le bout du nez.

Leiden Collection

Nombre d’œuvres : 33
Catalogue Somogy 18 €

Légende photo

Rembrandt, Autoportrait au regard plongé dans l'ombre, 1634, huile sur panneau, 71,1 x 56 cm. © New York, The Leiden Gallery.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°474 du 3 mars 2017, avec le titre suivant : Dans l’intimité du Siècle d’or

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