Parcours des mondes

Asie, le Parcours des mondes persiste et signe

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 30 août 2016 - 867 mots

Depuis l’intégration l’an dernier des arts d’Asie, la manifestation germanopratine, qui fédère près de 80 marchands, est plus étoffée. Elle propose aussi une trentaine d’expositions thématiques.

Pour sa 15e édition, le Parcours des mondes, qui se déroule dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris du 5 au 11 septembre, poursuit sur sa lancée. Pour la deuxième année consécutive, les arts d’Asie viennent s’ajouter aux arts premiers. « Il y avait fort longtemps que je souhaitais intégrer l’art asiatique au Parcours, commente Pierre Moos, aux commandes de l’événement. Dès la première année, le succès a été immédiat. Le plus impressionnant a été la remarque unanime des marchands d’art asiatique sur la connaissance et l’intérêt manifestés par les collectionneurs français. N’oublions pas que la France compte de nombreuses institutions présentant de l’art asiatique comme les musées Guimet et Cernuschi. Par ailleurs, le plus important et plus beau musée des peuples lointains, le Musée du quai Branly, possède un passionnant département d’art asiatique. » Il n’en fallait pas davantage pour renouveler l’expérience.

Comme l’an passé, ils sont environ quatre-vingts marchands à se réunir, 79 pour être exact (contre 84 en 2015), avec près de trente expositions à thème.

Le président d’honneur est cette année Inti Ligabue ; ce jeune collectionneur averti en arts d’Afrique, d’Océanie et arts précolombiens est le président de la Fondazione Giancarlo Ligabue, du nom de son père, collectionneur et paléontologue disparu en 2015. Par ailleurs, le Tribal Art magazine, trimestriel belge, organise une exposition pour fêter les 15 ans d’existence du Parcours, et évoquer les temps forts du salon créé en 2001.

Biennale oblige, certains marchands comme Anthony Meyer, Alexis Renard ou Yann Ferrandin (Paris) font le grand écart entre les deux événements, mais d’autres y ont renoncé, se concentrant sur la manifestation du Grand Palais, à l’exemple des galeries parisiennes Mingei et Tanakaya, spécialisées en arts asiatiques.

« Passeurs de rêves » chez Charles-Wesley Hourdé
Les arts premiers, qui rassemblent les arts d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique du Nord, recensent 61 galeries, soit deux de moins qu’en 2015. La configuration a quelque peu changé, entre la galerie Maine Durieu (Paris) qui a fermé ses portes, l’arrivée de cinq nouveaux participants et la défection des galeries Dartevelle (Bruxelles), Jacques Germain (Montréal) ou Renaud Vanuxem (Paris). Parmi les nouveaux arrivants, Charles-Wesley Hourdé (Paris) se fait particulièrement remarquer. Il s’agit de sa première participation depuis qu’il a choisi de redevenir antiquaire après avoir passé cinq années chez Christie’s. Mais aussi, les pièces qu’il a réunies pour son exposition « Passeurs de rêves » suscitent l’intérêt. Il s’agit d’« un hommage aux collectionneurs et marchands ayant œuvré pour la reconnaissance des arts d’Afrique et d’Océanie », explique-t-il. Il a notamment sélectionné, pour des prix allant de 10 000 euros à plus d’un million d’euros, une statue Bambara (Mali) du style de Ségou, provenant de l’ancienne collection Vérité, ainsi que deux œuvres ayant figuré dans l’exposition « African Negro Art » en 1935 au MoMA de New York : une statue Kongo-Solongo issue de la collection du marchand Pierre Loeb et une sculpture Sénoufo venant de l’ancienne collection Louis Carré.

D’autres marchands n’ont pas ménagé leurs efforts pour cette édition, et ont organisé des expositions thématiques pour la plupart accompagnées de catalogues. C’est le cas de la galerie Abla & Alain Lecomte (Paris) avec l’exposition « Bakongo », consacrée aux fétiches Bakongo, plus connus sous le nom de « fétiches à clous » (affichés entre 7 000 et 300 000 euros) ; l’une des pièces majeures provient de l’ethnie Dondo-Kamba, voisine des Babembe au Congo-Brazzaville, où elle a été récoltée à la fin du XIXe siècle par Charles Perdrizet. La galerie vient également de publier la première monographie sur le même thème, Bakongo. Fétiches, en collaboration notamment avec l’ethnographe Raoul Lehuard.

Des parures capillaires à la galerie Yann Ferrandin
Parmi les expositions à découvrir : « Hair », chez Yann Ferrandin (Paris), regroupe une centaine d’accessoires de parures capillaires – peignes, épingles… – réalisés en bois, os, ivoire, écaille, métal… en provenance d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et d’Amérique du Nord ; la Galerie Flack (Paris) propose « Arctique : art Eskimo archaïque », rassemblant des sculptures et masques d’Alaska et de Sibérie ; Bruce Frank (New York) se penche sur les amulettes Dayak, sculptures miniatures de Bornéo. Ailleurs, la galerie Franck Marcelin (Aix-en-Provence) explore à travers 150 objets la région Massim en Papouasie-Nouvelle-Guinée tandis que Bernard Dulon propose « Tsogho, les icônes du Bwiti », une importante exposition également visible dans le cadre de la foire « Le Rendez-vous ».

Du côté des arts asiatiques, 18 marchands sont réunis. Quatre présents l’an passé ne sont pas revenus à l’instar des galeries Marcel Nies (Anvers) ou Espace 4 (Paris), quand d’autres ont intégré la foire tels Famarte (Knokke-le-Zoute), Kapoor Galleries (New York), Max Rutherston (Londres), spécialisé dans l’art du Japon, ou Éric Pouillot (Paris). Ce dernier met en avant une Dame de cour, dite « fat lady à l’enfant » en terre cuite, dynastie des Tang, Chine, 618-907, (45 000 euros).

Très divers, les arts d’Asie recouvrent la Chine, le Japon, la Corée et le Sud-Est asiatique, comprenant le Vietnam, la Birmanie, la Thaïlande (Siam), le Cambodge, mais aussi les pays himalayens comme le Tibet ou le Népal et l’Inde bouddhique. Fait notable, la plupart de ces marchands n’ont pas prévu d’expositions thématiques, à l’inverse des marchands spécialisés en arts premiers. « Les marchands d’art asiatique, pour leur deuxième participation, se cherchent et ne connaissent pas encore leur clientèle », explique Pierre Moos.

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<b>Parcours des Mondes, salon international des arts premiers et des arts asiatiques,</b><br/>
du 5 au 11 septembre, quartier des Beaux-Arts à Saint-Germain-des-Prés, Paris-6e (occupation des galeries le long des rues de Beaux-Arts, de Seine, Jacques-Callot, Mazarine, Guénégaud, Visconti, Jacob, Bonaparte, de-l’Échaudé, Saint-Sulpice, Saint-Benoît), tlj 11h-19h, dimanche 11 septembre fermeture à 18h, <a  data-cke-saved-href=www.parcours-des-mondes.com

    Légende Photo :
    Dame de cour, dite « fat lady à l’enfant », dynastie Tang, Chine, 618-907, terre cuite, 56 cm. © Galerie Eric Pouillot, Paris. Photo : Hervé Lewandowski.

     

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°462 du 2 septembre 2016, avec le titre suivant : Asie, le Parcours des mondes persiste et signe

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