Foire & Salon

Biennale des antiquaires, dernière ligne droite

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 6 juillet 2016 - 604 mots

Le compte à rebours a commencé. Dans quelques semaines, du 10 au 18 septembre,la Biennale des antiquaires ouvrira ses portes au Grand Palais avec une volonté de renouveau.

PARIS -  Voilà deux ans que l’on attend la Biennale des antiquaires et la concrétisation des nombreuses promesses faites par Dominique Chevalier, président du Syndicat national des antiquaires (SNA), organisateur de la manifestation. Les informations ont été savamment distillées et, après le vote de l’annualité de la foire puis le recours à un organisateur extérieur, Reed Expositions – lequel, depuis, s’est retiré –, le SNA a enfin livré la liste des participants. Celle-ci a enregistré plusieurs remaniements, entre les marchands qui ne souhaitaient pas y participer et ceux qui se sont désistés, déçus d’être placés à l’étage ou de la non-participation de confrères. La liste dévoilée en avril comprenait 113 exposants.

Début juin, ce chiffre a été porté à 121 avec de nouveaux arrivants comme Robertaebasta (Milan) ou Alain Marcelpoil (Paris) et des départs, tels ceux de Siegelson (New York) ou d’Anne-Marie Monin (Paris). Puis, coup de théâtre, la révélation de l’affaire des faux meubles du XVIIIe siècle (lire le JdA no 460, 24 juin 2016), a rejailli directement sur la Biennale : deux de ses galeries historiques ont été écartées. Laurent Kraemer (Galerie Kraemer, Paris), mis en examen, a décidé de se retirer ; quant à la Galerie Aaron (Paris), dont l’expert salarié Bill Pallot est en détention provisoire, à l’heure où nous mettons sous presse, elle est privée de stand par le syndicat, mais elle étudie les voies de recours à sa disposition.

La liste pourrait encore être modifiée, certains marchands ayant manifesté leur désaccord et menaçant de ne pas venir si ces deux galeries n’y figurent pas. Au final, au 4 juillet, la liste compte 119 galeries, soit un chiffre en hausse de 34 % par rapport à 2014 (89). Parmi les poids lourds, citons les galeries Landau (Montréal), Steinitz (Paris), Richard Green (Londres) ou encore Daniel Templon (Paris), et relevons l’absence des Vallois, de Phoenix Ancient Art ou de Bernard Dulon. Le taux d’exposants étrangers s’élève à 40 %, « du jamais-vu dans l’histoire de la Biennale », pointe Jean-Daniel Compain, qui a quitté Reed Expositions pour devenir directeur général de la Biennale et conseiller le syndicat.

Forts investissements
La haute joaillerie n’a pas été conviée. « Nous voulons donner une autre image de la Biennale. Le choix qui avait été fait précédemment donnait trop d’importance à des activités qui ne sont pas celles des antiquaires », explique Dominique Chevalier. Exit Dior, Chanel, Cartier, Van Cleef & Arpels. Cette année, ce sont les joailliers Boghossian Jewels, Nirav Modi ou encore Cindy Chao qui ont été sollicités. En tout, ils seront quatre, contre quatorze il y a deux ans.

La mise en valeur de la nef a été confiée à Nathalie Crinière, une scénographe donc – plutôt qu’un décorateur –, dont l’agence a imaginé quatre portes monumentales de 12 mètres de haut qui desserviront les allées depuis la rotonde. Autre évolution, la Biennale accueille pour la première fois depuis sa création deux expositions muséales, installées dans le salon d’honneur. L’une rassemble 35 chefs-d’œuvre français du XVIIIe provenant du Musée de l’Ermitage (Saint-Pétersbourg) quand l’autre présente 23 pièces issues du Mobilier national, des années 1960 à nos jours.
Conséquence, le budget est lourd, de l’ordre de 10 à 12 millions d’euros. « Cette Biennale est un renouveau. Il y a d’importants investissements pour amorcer le passage à l’annualisation qui s’amortiront sur plusieurs années », explique Dominique Chevalier.

« Un contenu plus fort, plus d’étrangers, une dimension culturelle avec les expositions exceptionnelles et la mise en place d’un programme privé pour les collectionneurs, sans oublier la Ville Lumière : nous avons de sacrés arguments pour relancer la Biennale ! », s’enthousiasme Jean-Daniel Compain.

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Scénographie de la Biennale des antiquaires 2016 réalisée par Nathalie Crinière © Agence NC

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°461 du 8 juillet 2016, avec le titre suivant : Biennale des antiquaires, dernière ligne droite

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