Italie - Musée

Un plan pour le patrimoine

Par Eugenio Murrali (à Rome) · Le Journal des Arts

Le 10 mai 2016 - 510 mots

L’État va dépenser 1 milliard d’euros pour principalement achever de grands projets de restauration.

ROME - L’Italie veut valoriser sa ressource première qui est son patrimoine. Le plan « Tourisme et Culture » du ministère des Biens et Activités culturels n’était jusqu’ici qu’une déclaration d’intentions. Mais depuis le 1er mai et les délibérations du Comité interministériel pour la programmation économique (CIPE), il a pris corps. Un budget extraordinaire, s’élevant à un milliard d’euros, est consacré à ce grand plan, qui vise à entreprendre ou achever la restauration de 33 lieux patrimoniaux italiens dans 13 régions (sur 20). Le ministère a prévu différentes interventions : réorganisation de grands musées et sites archéologiques ; restauration de centres historiques touchés par les tremblements de terre ; transformations de vieilles casernes ou prisons en sites culturels ; valorisation des anciens chemins de pèlerinages. 170 millions n’ont cependant pas encore été attribués. Dans les faits, il s’agit avant tout de terminer des chantiers qui n’en finissent pas, « les grands projets inachevés », comme les définit le ministre Dario Franceschini, qui n’hésite pas à parler du « plus grand programme de l’histoire républicaine sur le patrimoine culturel ».

La Campanie large bénéficiaire
Le milliard d’euros débloqué par le CIPE fait partie du Fonds pour le développement et la cohésion 2014-2020 (FSC), institué dans la loi de finances italienne 2014. Jusqu’à l’an passé, la culture n’avait reçu de ce fonds qu’un peu plus de 18 millions d’euros. Au milliard attribué à la Culture en 2016 pourront s’ajouter dans les cinq prochaines années d’autres ressources du FSC. Cette somme est à mettre en regard du budget total du ministère des Biens et Activités culturels qui s’élève à 2,1 milliards d’euros pour 2016 ( 27 % par rapport à 2015) : ces fonds du FSC entièrement destinés à la valorisation du patrimoine sont donc décisifs pour l’achèvement des 33 projets du plan Tourisme et Culture.

Les chantiers prévus sont impressionnants. 40 millions d’euros serviront à l’achèvement des nouveaux Offices de Florence et le même montant à l’agrandissement de la Pinacothèque de Brera à Milan. Une bonne partie des fonds a été attribuée à la Campanie : restauration du Musée de Capodimonte et du Musée archéologique de Naples (50 M€), interventions au palais royal de Caserte et à Pompéi (deux fois 40 M€). Un investissement de 30 millions d’euros concerne, dans les Abruzzes, le centre historique de L’Aquila, défiguré par le tremblement de terre et les scandales de la reconstruction. La Via Francigena, cet ancien réseau de routes emprunté par les pèlerins venant de France, touchera 20 millions d’euros. Des opérations à valeur culturelle se doublent d’une dimension symbolique, comme, en Sardaigne, la requalification de la Maddalena, l’île du G8 raté (15 M€). Également symbolique, la restauration de la vieille prison bourbonienne de Saint-Étienne à Ventotene (70 M€) : ce lieu devrait devenir un musée sur l’Europe, en souvenir du « Manifeste de Ventotene », qui préfigurait l’Union europénne. Et, en périphérie de Rome, 40 millions seront consacrés à la création d’un centre d’art inspiré du Centquatre à Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°457 du 13 mai 2016, avec le titre suivant : Un plan pour le patrimoine

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