Restauration

Sceaux retrouve son orangerie

Le Journal des Arts

Le 12 avril 2016 - 483 mots

Le parc de Sceaux, propriété des Hauts-de-Seine, a rénové l’orangerie du château de Colbert, une nouvelle étape dans le grand chantier de restauration du domaine.

SCEAUX - L’orangerie du Domaine de Sceaux a fière allure : ses façades à l’ordonnance classique révèlent leur nouvelle pureté. Inaugurée le 17 mars, elle a bénéficié d’un chantier de restauration commencé en 2014 pour un budget de 3,1 millions d’euros.

Le bâtiment, construit en 1686 pour le fils de Colbert, le marquis de Seignelay, est l’œuvre de Jules Hardouin-Mansart, architecte de Louis XIV. À Sceaux, rien n’est trop beau pour le surintendant des Finances et sa famille : dans les années 1670, Colbert fait ériger le château de Sceaux, s’entourant à cet effet des meilleurs artistes. Pour le jardin, il convoque André Le Nôtre ; pour la décoration intérieure, Charles Le Brun et François Girardon. À sa mort en 1683, son fils décide d’enrichir le domaine avec une Orangerie, apanage des domaines de la grande aristocratie.

Cette orangerie, dont la partie Est a été amputée par un obus prussien en 1870, fait initialement fonction de galerie d’art, que visitent entre autres les célèbres ambassadeurs du roi de Siam. Au cours du XVIIIe siècle, la duchesse du Maine, belle-fille de Louis XIV, en fait une véritable orangerie, cadre de fêtes nocturnes pour la cour brillante qu’elle y invite. Acquis par le Département de la Seine dans les années 1930, le bâtiment de l’orangerie est classé au titre des monuments historiques en 1925.

Une campagne de longue haleine
Depuis les années 2000, le conseil général des Hauts-de-Seine mène une campagne de restauration du Domaine de longue haleine. Pour l’orangerie, fermée en 2014, les travaux ont consisté à réviser la toiture, restaurer les menuiseries, ravaler les façades en pierre et mettre aux normes l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Des répliques de neuf lustres et douze appliques de bronze doré, copies de modèles d’André Charles Boulle, redonnent à l’endroit un peu de sa magnificence d’autrefois. Enfin, il a fallu améliorer l’acoustique de ce grand espace, qui sert de lieu de concerts tout au long de l’année et particulièrement lors du Festival de l’Orangerie, où la musique de chambre s’empare du bâtiment.
En quinze ans, le Domaine s’est profondément renouvelé, dans le cadre de la « Vallée de la Culture » voulue par le président du Département, Patrick Devedjian. En 2000, le pavillon de l’Aurore est restauré, pour mettre en valeur la voûte de la coupole exécutée par Le Brun. En 2006, les écuries font l’objet d’un grand chantier et d’une extension vitrée destinée à accueillir les expositions temporaires du Musée. En 2011, les toitures du château de Colbert bénéficient d’une réhabilitation. Enfin, en 2013, les parterres de broderie de buis conçus par Le Nôtre sont réintroduits, et 45 000 buis et 250 ifs sont plantés. En 2016, le petit château, qui accueille des expositions d’art graphique, sera à son tour restauré.

Musée départemental du Domaine de Sceaux

98, av. Charles-Perrault, 92330 Sceaux, tél. 01 41 87 29 50, www.domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr, tlj sauf lundi, 14h-18h30, entrée 4 €.

Légende photo
L'Orangerie du domaine départemental de Sceaux. © Photo : CD92/Willy Labre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°455 du 15 avril 2016, avec le titre suivant : Sceaux retrouve son orangerie

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque