Patrimoine 2016

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 5 janvier 2016 - 335 mots

Les conflits armés qui agitent le monde arabe n’épargnent pas le patrimoine. Et Daech n’est pas le seul responsable, comme en témoigne notre article sur les destructions au Yémen par l’Arabie Saoudite. Cet effet de loupe pourrait laisser penser que le patrimoine vit les pires heures de son histoire. Cela n’est pas le cas, Palmyre est un soubresaut de l’histoire, un soubresaut monstrueux, une perte pour l’humanité, mais qui ne reflète pas l’évolution de la situation générale depuis une cinquantaine d’années. Sous l’effet des opinions publiques de plus en plus attachées à leurs racines identitaires dans une mondialisation uniformisatrice, jamais le patrimoine n’a été autant pris en compte. Grâce à la montée en puissance des organisations internationales, au renforcement des réglementations nationales et à l’activisme des associations locales, la mobilisation pour sauver un édifice ancien se déploie aujourd’hui à tous les niveaux. Il y a même une forme de conscience supérieure. On a ainsi pu relever qu’en France, au cours de la discussion de la loi relative à la liberté de création, l’architecture et le patrimoine, de nombreux élus locaux se méfient d’eux-mêmes et d’un mauvais usage du futur « plan local d’urbanisme patrimonial », et en appellent au pouvoir régalien de l’État. Nous avons voulu illustrer dans ce numéro de nouvelle année, en contrepoint des destructions au Yémen, l’engagement de la communauté internationale. Celui d’une organisation non gouvernementale (ONG), The International Council of Museums, par la voix de sa directrice générale et celui d’une association d’archéologues syriens par le portrait d’un de ses membres.

Jacques Attali, le « spécialiste de l’avenir », affirme dans son blog sur le site de L’Express qu’« en 2016, le pire du pire est très vraisemblable », avant d’annoncer dix catastrophes. Gageons qu’en 2016, le mouvement de fond de protection du patrimoine continuera à se renforcer, au bénéfice des sites antiques, mais aussi du patrimoine vernaculaire de proximité. C’est en tout cas notre vœu pour cette nouvelle année, que nous espérons également la meilleure possible pour tous nos lecteurs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°448 du 8 janvier 2016, avec le titre suivant : Patrimoine 2016

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