Art contemporain

Frieze London change dans la continuité

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 29 septembre 2015 - 670 mots

La nouvelle directrice Victoria Siddall n’a pas bouleversé la formule de ce rendez-vous devenu incontournable.

LONDRES - La treizième édition de Frieze London, qui se tiendra à Londres du 14 au 17 octobre, voit l’arrivée à la tête du salon de Victoria Siddall, qui fut annoncée il y a tout juste un an. Jusque-là en charge de Frieze Masters, qu’elle est brillamment parvenue à mettre sur pied et qui, en à peine trois éditions, s’est imposée comme une manifestation à la fois singulière et de référence dont elle conserve la direction, elle prend avec les foires contemporaines de Londres et New York les rênes de la marque Frieze de manière globale. La charge est lourde, mais probablement trahit-elle la volonté des anciens directeurs et fondateurs, Amanda Sharp et Matthew Slotover qui ont souhaité se mettre en retrait, d’en confier les clefs à une collaboratrice de longue date impliquée dans l’entreprise et dont elle connaît tous les recoins ; une manière d’assurer une transition dans la continuité.

Mais alors que le salon londonien a très nettement mûri, affichant depuis 2012 un profil bien plus mature et moins marqué par une course à une branchitude exacerbée et parfois caricaturale, cette transition n’aurait-elle pas constitué le moment idéal afin de lui insuffler un autre élan ? L’arrivée aux commandes de Victoria Siddall ne semble pourtant pas – pour l’instant en tout cas – devoir s’accompagner d’un tournant révolutionnaire, ni dans l’esprit ni dans la conception qui s’annonce fidèle à ce qui a prévalu jusque-là.

Entrée de galeristes prestigieux
L’ampleur du salon reste la même, puisqu’avec 164 galeries ce sont seulement deux exposants supplémentaires qui rejoignent la manifestation, de même que sa segmentation en trois sections : principale, Focus et Live, créée en 2014. La tente dressée dans Regent’s Park accueillera pour la première fois cette année quelques nouvelles enseignes et non des moindres, puisque sont annoncés les New-Yorkais Cheim & Read et P.P.O.W., au programme toujours très précis s’agissant de l’art new-yorkais des années 1980 et 1990 essentiellement. Hyundai (Séoul) qui, toujours montre des belles pièces de peinture coréenne, et Lia Rumma (Milan) feront leur entrée également, de même que Kamel Mennour (Paris) avec une monographie de Camille Henrot. En outre, certaines solides enseignes seront de retour sur le salon après une pause. Parmi elles les londoniens Ibid. et Simon Lee, mais aussi Grey Noise (Dubaï), The Breeder (Athènes) et Lorcan O’Neill (Rome). Quelques galeries plus jeunes et dynamiques, généralement habituées des sections parallèles, font leur entrée  dans le secteur principal : c’est notamment le cas de Supportico Lopez à Berlin, Maisterravalbuena à Madrid, et Dépendance à Bruxelles.

Encore confidentielle la section Live, dédiée aux pratiques performatives et dispersée sur l’ensemble du salon, compte cette année sept galeries parmi lesquelles Franco Noero (Turin) et Luhring Augustine (New York), associés autour d’un projet de Tunga qui prévoit de faire déambuler dans la foire des jumelles reliées par leurs longs cheveux telles des sœurs siamoises. Le public pourra aussi aller rencontrer Amalia Ulman chez Arcadia Missa (Londres) ou se rendre à l’auditorium afin de suivre le programme imaginé par Justin Rancourt et Chuck Yatsuk (Kate Werble, New York).

Une section Focus prometteuse
Très réussie en 2014, la section Focus dédiée aux plus jeunes enseignes est de nouveau confiée aux bons soins du Suisse Raphael Gygax, curateur au Migros Museum de Zürich, associé cette année à Jacob Proctor, du Neubauer Collegium for Culture and Society à l’University of Chicago. Avec trente-six exposants, elle s’enrichit de l’arrivée de Hopkinson Mossman (Auckland), High Art (Paris), The Sunday Painter (Londres), avec un projet de Samara Scott, ou Antenna Space (Shanghai) qui exposera Xiao Guan, auteur d’une installation très réussie à la Biennale de Lyon. Cette section accueillera le retour de Leo Xu Projects (Shanghai), Dan Gunn (Berlin), Sultana (Paris), avec une nouvelle vidéo et des sculptures de l’artiste guatémaltèque Naufus Ramirez-Figueroa, et Simon Preston (Londres) avec une installation d’Amie Siegel.

Frieze London

Directrice : Victoria Siddall
Nombre d’exposants : 164
Nombre de visiteurs en 2014 (Frieze London Frieze Masters) : 100 000

Frieze London

Du 14 au 17 octobre, 12h-19h, Regent’s Park, Londres (Angleterre), www.friezelondon.com, entrée 34 £ (40 £ le 14 octobre).

Légende photo
L'accueil de la foire Frieze, dans Regent's Park, pour l'édition 2014. © Frieze.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°442 du 2 octobre 2015, avec le titre suivant : Frieze London change dans la continuité

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