Dessin

Drawing Now poursuit sur sa lancée

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 8 avril 2015 - 582 mots

Bilan positif pour le Salon du dessin contemporain avec des œuvres de qualité.
Le transactions portent cependant surtout sur des pièces inférieures à 5 000 euros.

PARIS - Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de Drawing Now un moment phare de cette semaine printanière, du 25 au 29 mars, surchargée en événements. Avant tout, il fallait noter la qualité des stands, en hausse d’année en année depuis la création de la foire il y a huit ans. L’équipe dirigeante a également su mettre l’accent sur la diversité des propositions, mêlant habilement les artistes confirmés et les plus jeunes pousses, à découvrir notamment sur les stands des 22 galeries, réunies sur la plateforme « Émergence ».

Réintégré depuis l’an dernier, le Carreau du Temple offrait un lieu à la mesure de l’événement, permettant aux visiteurs de profiter à la fois de la lumière du jour pour observer les feuilles – du moins chez les marchands chanceux qui n’étaient pas situés au sous-sol –, et d’une déambulation aérée dans les allées. Le format convivial, avec un nombre d’exposants de quelque 70 galeries, en baisse sensible par rapport à l’an dernier, et l’internationalisation croissante de l’événement (près de 50 % de galeries issues de 15 pays différents) achevait d’en faire le lieu de belles découvertes. « Ce salon est très attendu. Y participent son format modeste, comme le fait de pouvoir bénéficier d’un accrochage plus généreux, quand ailleurs on nous impose un seul artiste. Cela en fait un salon comme il en existait il y a des années, avec un esprit de découverte », confie la galeriste Anne Barrault. Les plus de 20 000 visiteurs qui se sont pressés dans les allées pouvaient y profiter de prix raisonnables, avec un cœur d’œuvres proposées à moins de 5 000 euros.

Grands et petits collectionneurs
Parmi les stands à ne pas manquer figurait celui de Lelong, qui présentait de grands formats de Rebecca Horn et de David Nash ; tandis que chez Aline Vidal, on pouvait s’attarder devant le poétique Journal de Marrakech réalisé par Herman de Vries en 2011 comme devant les livres rongés par la pluie de Stéphane Thidet. Pour une note d’humour, il fallait se rendre chez Lara Vincy où figuraient les dessins à colorier de Pascal Le Coq ou chez Magnin A qui présentait les compositions de Marcel Miracle, réalisées à partir d’objets trouvés dans le désert. À voir encore, Henry Darger chez la new-yorkaise Andrew Edlin Gallery, les dessins sur carte topographique de Nanne Meyer sur le stand de Bernard Jordan ou Lionel Sabatté chez la suisse Galerie C (Neuchâtel).

Du côté des ventes, les résultats ont été plutôt satisfaisants. Pour leur première participation, Georges-Philippe et Nathalie Vallois ont cédé l’ensemble des dessins de Pierre Seinturier, quand Bernard Ceysson a réalisé le chiffre d’affaires de 170 000 euros. À la galerie De Roussan où le focus sur Claire Trotignon a remporté un succès, Anne Bourgois est satisfaite « d’avoir vendu chaque artiste, avec pour interlocuteurs grands et petits collectionneurs », indique-t-elle. Même son de cloche chez Anne Barrault, où, aux côtés de Guillaume Pinard, de Jochen Gerner et de Topor, les feuilles de Ramuntcho Matta, accessibles à 250 euros, ont fait florès. Mais pouvait-on vendre au-delà de 15 000 euros ? Si la Galerie Lelong a cédé plusieurs dessins autour de 5 000 euros (Barthélémy Toguo, David Nash), Rebecca Horn et ses œuvres alignant plusieurs dizaines de milliers d’euros n’ont pas trouvé preneur.

DRAWING NOW

Nombre de visiteurs en 2015 : 21 000

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°433 du 10 avril 2015, avec le titre suivant : Drawing Now poursuit sur sa lancée

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