Tour d’horizon

Dans les allées d’Art Paris

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 10 mars 2015 - 702 mots

Avec une nouvelle section « Solo Show » et son secteur « Promesses » consacré aux jeunes galeries, le salon se renouvelle tout en s’appuyant sur son offre classique.

PARIS - L’une des spécificités d’Art Paris Art Fair tient à la présence en nombre de galeries proposant une offre classique alliant grands maîtres et artistes moins connus. Parmi ces enseignes se trouve Silvan Faessler (Zug, Suisse), qui, aux côtés de photographies de l’Américain Bill Beckley et de mobiles en fil de fer l’Autrichien Knopp Ferro, annonce des travaux sur papier de Joan Miró et de Sophie Taeuber-Arp, mais surtout le plâtre original du Fruit de Pagode (1949) de Jean Arp. Ce dernier donna lieu au tirage de trois éditions en bronze dont l’une est conservée à la Tate Liverpool et l’autre dans la collection d’Armand Hammer, à l’origine du Hammer Museum de Los Angeles. Nombre d’autres travaux sur papier, de Miró encore mais aussi d’Antonio Saura, de Hans Hartung, David Hockney ou Tom Wesselmann sont au programme de la galerie Boisserée (Cologne).

Comme à l’accoutumée, le salon devrait présenter beaucoup d’art abstrait géométrique. La galerie La Ligne (Zurich) apporte des œuvres de Christian Megert, qui fit partie du groupe Zero, ainsi que des travaux d’Aurélie Nemours et de Vera Molnar. Le visiteur peut retrouver cette dernière sur le stand de la galerie Oniris-Florent Paumelle (Rennes) avec de délicats dessins issus d’une série de 1974 intitulée « Love Story ». La série côtoie un néon courant entre deux toiles de François Morellet et une pièce murale en acier Corten de Norman Dilworth. De l’art géométrique on retrouve une version plus débridée sur le stand de Catherine Issert (Saint-Paul de Vence), avec notamment les compositions à la fois sages et euphorisantes de Xavier Theunis ou le travail de Cécile Bart ; ils sont rejoints par John M. Armleder.

Luca Tommasi (Milan) met lui en avant une abstraction italienne, avec des artistes comme Enzo Cacciola et Pino Pinelli, et des noms qui, depuis quelques années, connaissent un regain intérêt. Ainsi de Giorgio Griffa ou de Turi Simeti, dont les recherches sur une peinture « objectale », d’Enrico Castellani et du moins connu Agostino Bonalumi. Sa compatriote Boesso Art Gallery (Bolzano) promet elle des œuvres cinétiques de Victor Vasarely et d’Yvaral.

Dans un tout autre registre, AD Galerie (Montpellier) met à l’honneur Figuration libre et Figuration narrative, avec une sélection de travaux de Robert Combas, Hervé di Rosa, Erró, Valerio Adami et Peter Klasen, entre autres. Considéré comme un pionnier de l’art moderne marocain, dans une veine qui lui est propre autour d’une abstraction géométrisée et colorée très libre, Mohamed Melehi expose chez Loft Art Gallery (Casablanca) des pièces nouvelles sur le thème de l’arbre.

Univers animaliers ou vertiges d’un monde globalisé

Du côté de la plus jeune création, le visiteur peut s’arrêter sur le stand de la galerie D.X (Bordeaux) qui fait cohabiter l’univers animalier de Lionel Sabatté avec les sculptures hybrides et très texturées d’Étienne Fouchet. Si Jean Brolly (Paris) annonce des travaux récents de Nicolas Chardon, de Mathieu Cherkit et d’Adam Adach notamment, Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles) propose de nouveaux tableaux du Philippin Manuel Ocampo. Le stand comprend aussi une composition faite de statues sans tête représentatives des cultures orientales et occidentales par le Chinois Xu Zhen by Made-In Company, qui pointe là tant les tensions héritées du colonialisme que les vertiges d’un monde globalisé.

Dans le secteur « Promesses », TJ Boulting (Londres) donne à voir les curieuses sculptures d’animaux en argile de Stephanie Quayle, tandis que Baraudou (Paris) promet de grands dessins d’Emmanuel Régent et de nouvelles sculptures de Lionel Scoccimaro. Archiraar (Bruxelles) s’intéresse au détournement de la matière avec en particulier les visions cosmiques de Pierre Rebufy issues d’agrégats de matériaux refoulés ou les sculptures en tourbe de Caroline Le Méhauté aux accents très telluriques.

Dans le cadre de la nouvelle section « Solo Show », Jacques Elbaz (Paris) propose un accrochage en hommage au travail de Jean-Pierre Pincemin composé d’une vingtaine d’œuvres jalonnant son parcours, datées entre 1974 et 2004, Caroline Smulders (Paris) présente des travaux inédits de Gérard Fromanger, quand Pierre-Alain Challier (Paris) fait redécouvrir le travail singulier de l’artiste romain Renato Mambor, entre performance, photographie et installation.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°431 du 13 mars 2015, avec le titre suivant : Dans les allées d’Art Paris

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