Art contemporain

Londres poursuit sur sa lancée

Des ventes qui couronnent notamment l’art britannique et italien, mais aussi la sculpture

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 25 février 2015 - 537 mots

LONDRES - Londres laisse présager une belle année 2015 : après une session d’art impressionniste et moderne en bonne forme, l’art contemporain a montré de solides résultats. Sotheby’s, à la traîne ces derniers temps dans le domaine, affiche le meilleur score. La maison a récolté 166,5 millions d’euros pour 75 lots proposés le 10 février au soir, signant son meilleur résultat pour l’art contemporain en Europe et une hausse spectaculaire de plus de 35 % par rapport à l’an passé. Christie’s, qui avait monté le lendemain une vente plus resserrée de 62 lots, a quant à elle réuni 157 millions d’euros, en légère baisse par rapport à 2014.

Comme attendu, les deux maisons de ventes faisaient la part belle aux poids lourds de la discipline. « Ces ventes présentaient beaucoup de bons artistes, mais une sélection sans grande surprise », confirme Gaia Donzet, directrice de la fondation Carmignac pour l’art contemporain.
Richter et Bacon en tête Gerhard Richter a été la star de ces soirées : chez Sotheby’s l’artiste a établi un nouveau record mondial à 41 millions d’euros, grâce à l’une de ses célèbres Abstraktes Bild. Chez Christie’s, quatre toiles de l’Allemand étaient présentées, dont une superbe peinture-photographie du lac de Lucerne, adjugée 21,2 millions d’euros. Inébranlable vedette des ventes publiques, Bacon était également en bonne place. Two studies for a self portrait (1977) un petit autoportrait dyptique, a réuni 19,8 millions d’euros sous le marteau de Sotheby’s, mais le sombre portrait du pape XII était plus à la peine chez Christie’s (13,5 millions d’euros). À noter, plusieurs œuvres n’étaient pas de première fraîcheur sur le marché, ce qui ne les a pas empêchées d’atteindre des prix conséquents, ainsi de Dubuffet vendu par Christie’s ou de Cy Twombly dont le Black Board Painting a été adjugé 26,4 millions d’euros, en tête du top de la maison. « La provenance est un facteur en plus, elle ajoute au pedigree de l’œuvre. Mais s’il ne reste que très peu d’œuvres d’un artiste sur le marché, on ne regardera que la rareté », commente Gaia Donzet.

À côté de l’art britannique, (outre Bacon, Anish Kapoor, David Hockney, Lucian Freud, Tracey Emin), l’art italien a réalisé de solides performances, à l’image de l’an passé. Sous le marteau de l’Américaine, une Concetto Spaziale de Lucio Fontana composée de 23 fentes a atteint 11,3 millions d’euros, quand l’Anglaise a couronné Paolo Scheggi d’un nouveau record. « Londres offre une vraie place de marché pour l’art italien, très soutenu par les marchands : il y a de plus en plus de galeries italiennes à Londres. Mais les privés arrivent dans ce domaine, aussi ces underbidders [sous-enchérisseurs] sont de moins en moins susceptibles de faire de bonnes affaires », indique Gaia Donzet. Autre tendance notable, la sculpture a été récompensée : une éponge rose d’Yves Klein a ainsi doublé son estimation chez Christie’s, obtenant 2,5 millions d’euros. « De plus en plus de sculptures et installations font des prix importants, particulièrement à Londres, où il y a plus d’espace et une culture du jardin importante », observe Gaia Donzet. Du côté des jeunes artistes, tous ont observé avec intérêt le nouveau record de Jonas Wood chez Sotheby’s.

Tous les prix sont annoncés frais compris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°430 du 27 février 2015, avec le titre suivant : Londres poursuit sur sa lancée

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