Nouvelle poussée des ventes publiques

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 14 janvier 2015 - 692 mots

L’année 2014 s’annonce exceptionnelle pour New York et Londres. En France, les maisons de ventes sont loin de faire aussi bien.

L’année 2013 avait été une année record pour le marché de l’art (9 milliards d’euros pour les ventes publiques de « Fine Art » d’après Artprice), mais 2014 pourrait bien la surpasser. La comparaison des premiers semestres (1) de ces deux années est déjà édifiante. Christie’s Monde affiche une hausse de 28,6 % en 2014 et un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros et devrait arriver une nouvelle fois en tête du classement mondial pour l’ensemble de l’année. Sotheby’s annonce quant à elle une hausse de 20,1 % et un total de 1,9 milliard d’euros. Plus généralement, les six premiers mois de l’année affichent une hausse de 17 % pour l’ensemble des ventes publiques de « Fine Art » (données Artprice).

20 % de plus pour l’art contemporain
Une nouvelle année record devrait être annoncée pour l’art contemporain, qui obtient sept des dix meilleures enchères de l’année. New York réalise 1,7 milliard d’euros sur ses seules ventes du soir de mai et novembre, 20 % de plus qu’en 2013. La vacation de novembre de Christie’s est emblématique de cette flambée : en une soirée, la maison a totalisé 684 millions d’euros, plus haut total jamais atteint pour une vente publique. Même constat à Londres où une hausse de 25 % est enregistrée pour les grandes ventes du soir de l’année (344,4 millions d’euros en total cumulé). « La peinture américaine est toujours très demandée, mais la peinture allemande obtient des prix soutenus, à tous les niveaux. Notre cœur d’acheteurs reste américain et européen, mais la zone de croissance est du côté asiatique : la Chine bien sûr, mais aussi les Philippines, la Malaisie… », indique Edmond Francey, spécialiste art contemporain chez Christie’s France.

Du côté des grandes ventes d’art impressionniste et moderne, « l’année serait presque record », témoigne Tudor Davies, directeur du département chez Christie’s France. « Le pourcentage des lots vendus en valeur est en hausse, ce qui indique que ce marché se porte très bien », ajoute-t-il. Londres et New York poursuivent sur leur lancée, avec une augmentation des grandes ventes du soir de 14 % pour la première (833,3 millions d’euros) et de 21 % pour la seconde (669,7 millions d’euros). Sur l’année, un partage entre les deux anglo-saxonnes semble se dessiner : l’Anglaise est loin devant pour l’art contemporain, quand l’Américaine pourrait la dépasser pour l’art impressionniste et moderne. Quant à la peinture ancienne, les transactions sont tout aussi solides : Christie’s et Sotheby’s affichent une hausse de leurs ventes du soir de 16,8 % par rapport à 2013 à New York et Londres, passant de 281,3 millions d’euros à 338 millions d’euros. Pour sa session de juillet, la capitale britannique enregistre même une hausse de 48 % !

Pourquoi de telles envolées ? L’art est un placement moins risqué dans un contexte économique de forte volatilité financière. Le nombre d’acheteurs est également en forte augmentation : les nouvelles fortunes mais aussi les fondations et musées se multiplient, particulièrement en Asie et au Moyen-Orient.

La Chine progresse moins vite

Si le marché de l’art est en pleine expansion aux États-Unis et au Royaume-Uni (respectivement 28 % et 25 % au premier semestre selon Artprice), la Chine est en retrait. Son marché, qui était reparti à la hausse depuis l’effondrement en 2011, s’est contenté d’une progression de 6,9 % au premier semestre, descendant à la deuxième place mondiale. Et sur l’ensemble de l’année, China Guardian Auctions, deuxième plus importante maison de ventes du pays, affiche une baisse de 34 %, avec un total de 598 millions d’euros (contre 802 millions d’euros en 2013). « Cette régression est due à une situation économique moins favorable ainsi qu’à une diminution des liquidités », commente Hadrien de Montferrand, spécialiste du marché de l’art en Chine. Pour autant, il note que le marché se consolide suivant une évolution saine : désormais, seuls les connaisseurs achètent. « Les cow-boys sont partis ! », conclut le galeriste.

Note

(1) Les chiffres d’affaires annuels de Christie’s et Sotheby’s au niveau mondial ne seront communiqués qu’en février.

Bilan - Les ventes publiques en 2014

  • Une année de contrastes ></a></li>
    <li>Un marché toujours solide <a href=></a></li>
    <li>Paris à la traîne en 2014 <a href=></a></li>
    <li>Bilan flatteur <a href=></a></li>
    <li>Toujours plus haut <a href=></a></li>
</ul>
</div><br /><b>Légende Photo :</b><br/>Cécile Verdier tenant le marteau de la vente de la collection Marcilhac, chez Sotheby's, Paris, le 11 mars. © Sotheby's.</p></div></body></html>

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°427 du 16 janvier 2015, avec le titre suivant : Nouvelle poussée des ventes publiques

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