Soon

Des multiples encourageants

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 31 décembre 2014 - 548 mots

La première édition de la mini-foire consacrée aux multiples a fermé ses portes sur un bilan prometteur.

PARIS - Longtemps regardés d’un mauvais œil, les multiples commencent à avoir un certain succès aux enchères, mais continuent d’échapper très largement au circuit des foires. C’est le point de départ de la création du Salon de l’œuvre originale numérotée (Soon), nouvel événement parisien monté par l’équipe de Drawing Now.

Ce créneau, laissé vacant depuis que Saga avait tourné la page, était également convoité par Caroline Clough Lacoste et Alain Lamaignère, qui avaient finalement abandonné leur projet Paris Multiples voici quelques mois. Opportunément programmée une dizaine de jours avant Noël, Soon réunissait 23 exposants, pour l’instant en grande majorité français, autour de l’édition contemporaine, sur les deux étages du Bastille Design Center. Cette formule a trouvé un écho favorable et livré un premier opus réussi : la qualité était au rendez-vous malgré quelques propositions inégales et le petit nombre d’exposants, doublé d’un lieu accueillant, rendait l’ambiance chaleureuse. « La pression financière est moins présente que pour d’autres foires, aussi l’ambiance était particulièrement agréable », confie ainsi Éléonore Chatin, directrice de la galerie Catherine Putman. Codirectrice de l’événement, Carine Tissot a retrouvé « à une échelle réduite, l’esprit de Drawing Now » et se félicite d’avoir réussi à créer « des espaces de rencontres artistiques et professionnelles ».

Grands noms et petits prix
L’estampe était en force, tant sous son aspect historique, avec Louise Bourgeois chez Lelong ou Morellet chez Jordan/Seydoux, que dans son versant le plus contemporain, avec Damien Deroubaix présenté par l’URDLA de Villeurbanne. Mais le salon sortait également de la feuille de papier pour présenter des livres d’artistes (Annette Messager aux éditions Dilecta), des vidéos, objets ou bijoux d’artistes (notamment un collier Venin signé Claude Lévêque à la galerie Masterpiece). Créée en 2013, Wink réunissait l’ensemble de ses éditions, du piano à trois notes d’Anri Sala à la danseuse espagnole figure du mini-théâtre d’ombres de Christian Boltanski. Et le pari de vendre l’une des pièces qui se montaient chacune à 15 000 euros a été remporté. Dans une gamme de prix tout autre, Benoît Porcher a fait un carton plein avec les œuvres de son nouveau concept de vente en ligne d’estampes, d’objets et de livres d’artistes Prints, things and books by artists, notant un succès particulier pour la Gomme pour rien de Jean Jacques Demont vendue 60 euros ou la boîte en porcelaine de Françoise Pétrovitch à 180 euros. Sur le stand de Catherine Putman, Sophie Ristelhueber était à l’honneur et les prix s’échelonnaient de 500 à 1 800 euros pour Geneviève Asse, Pierre Buraglio ou Pierre Alechinsky. Chez la majorité des exposants, les achats, plafonnés en dessous de 3 000 euros, se sont dirigés vers les prix les plus raisonnables. Une édition est d’ores et déjà prévue l’an prochain. « Nous visons trente exposants, le sous-sol, inoccupé cette année, accueillerait ainsi six ou sept propositions », explique Carine Tissot. On espère également une communication renforcée vers le public néophyte – convoité sans être manifestement au rendez-vous – et pourquoi pas, un petit grain de folie supplémentaire.

Soon, du 11 au 14 décembre

Directeur : Christine Phal et Carine Tissot
Directeur artistique : Philippe Piguet
Nombre d’exposants : 23
Prix du stand : entre 1000 à 5 000 € HT

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°426 du 2 janvier 2015, avec le titre suivant : Des multiples encourageants

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