Peinture

Les immobiles de Calder

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 26 novembre 2014 - 489 mots

À la galerie Brame et Lorenceau, les gouaches d’Alexander Calder, moins connues que ses mobiles et stabiles, séduisent par leur spontanéité.

PARIS - La galerie Brame et Lorenceau, née de la fusion en 1975 de deux galeries fondées en 1864 à Paris par Hector Brame et Jean Lorenceau, est spécialisée dans l’art du XIXe et du début du XXe siècle. Depuis quinze ans, elle a étendu l’éventail de ses activités jusqu’à la période de l’après-guerre. Ainsi, et pour la seconde fois, elle présente une sélection de gouaches sur papier du sculpteur et peintre américain Alexander Calder (1898-1976) qui se consacre à ce médium dès la fin des années 1940.

En 1953, à Aix-en-Provence, il y emploie tout son temps pour la première fois, s’adonner à la gouache devenant une gymnastique quotidienne par la suite. « En 2008, l’exposition avait bien fonctionné. Mais depuis, la popularité de Calder n’a cessé de grandir. Le public qui ne connaissait que ses mobiles découvre une création tout à fait indépendante de son œuvre sculptée. Cette notoriété croissante de ses gouaches nous a poussés à faire une seconde exposition », explique Sylvie Brame. La présentation comprend 35 œuvres accompagnées d’un catalogue exclusivement en anglais, qui servira pour Tefaf car « tout ne sera pas vendu ! ». En 2008, un quart de l’accrochage avait été cédé et depuis, la quasi-totalité. C’est dire si les retombées d’une exposition sont parfois longues, mais concluantes. Aussi, ce deuxième volet est une façon de voir si, six ans après, les amateurs et collectionneurs mordent plus vite à l’hameçon.

Épure et vivacité sur papier
« Des couleurs primaires opposées au noir et blanc, un dessin simple mais efficace, une construction dépouillée… c’est ce côté onirique et poétique qui laisse libre court à l’imagination de chacun, qui me touche », commente Sylvie Brame. Ce travail, réduit à l’essentiel, est basé sur le cosmos (planètes, soleil, lune), le bestiaire (serpent, grenouilles, têtards…), des figures basiques (cercle, triangle, spirale), la nature (fleurs, papillons) et une référence aux primitifs (boomerangs, masques). Face aux prix faramineux qu’atteignent ses mobiles (Poisson volant, 1957, a atteint le prix record de 20,8 millions d’euros en mai chez Christie’s New York), désormais inaccessibles, les amateurs, plutôt des particuliers, continuent de découvrir ces gouaches, encore confidentielles il y a dix ans. Les prix s’échelonnent entre 50 000 et 180 000 euros, tandis qu’à la galerie les prix sont annoncés entre 80 000 à 220 000 euros. Parmi les œuvres exposées figurent La Vague (autour de 150 000 euros), d’une simplicité parfaite, et Le Serpent : des créations titrées par l’artiste lui-même, très représentatives de son travail ou bien Sans titre, de 1969 où le choc des couleurs primaires contraste avec les rayons noirs et blancs (120 000 à 150 000 euros).

Calder était un homme très attachant, au naturel gai. Il voulait transmettre au public, à travers ses œuvres, sa joie de vivre d’une façon simple et efficace. C’est réussi.

Calder, gouaches

Jusqu’au 19 décembre, Galerie Brame et Lorenceau, 68, Bd Malesherbes, 75008 Paris, tél. 01 45 22 01 67, www.gbl.fr, lundi-samedi, 11h-18h30.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°424 du 28 novembre 2014, avec le titre suivant : Les immobiles de Calder

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