Art moderne

Christie’s joue avec succès la carte Fiac

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 29 octobre 2014 - 563 mots

La première vente d’art moderne de l’auctioneer durant la Fiac a trouvé un public.

PARIS - La Fiac et les inaugurations de la Fondation Vuitton  ou du Musée Picasso promettaient un afflux de collectionneurs étrangers cette année. Christie’s a su en profiter avec son nouveau rendez-vous dédié à l’art moderne les 23 et 24 octobre. Tudor Davies, responsable du département, détaille la stratégie de la maison de François Pinault : « Notre stratégie est de cibler le marché international quand il se retrouve à Paris. Il me paraît important d’être présent pendant la semaine de la Fiac, le modèle a déjà réussi à Londres avec Frieze. »

Avec ce changement de calendrier, les ventes d’art moderne seront désormais proposées en octobre et mars, plutôt qu’en décembre et juin. Se concentrer sur l’art moderne à l’occasion de la Fiac peut étonner, mais à cela le spécialiste répond : « Les exposants d’art moderne sont importants à la Fiac, par ailleurs nos acheteurs sont cross catégories [éclectiques] ils ont des goûts de plus en plus divers et forment des ensembles assez variés ». La vente participe également de la segmentation croissante des ventes observée chez Christie’s. « Nous avons une volonté de mieux cibler : le produit doit être clair, les acheteurs sont très sollicités, par les foires, les ventes ou les galeries. D’ailleurs, à titre personnel, je trouve que l’art impressionniste ressort mieux quand il est seul dans sa catégorie », poursuit Tudor Travies. Avec pour objectif d’attirer de nouveaux collectionneurs, la vente du soir présentait une large gamme de prix, de 30 000 à 2 millions d’euros.

Une rare « danseuse » fait le show
Si la salle n’était pas totalement pleine, ce premier rendez-vous mis en place a su trouver son public, avec un afflux particulier de clients asiatiques, au téléphone ou sur Internet. L’opérateur a totalisé 12,1 millions d’euros pour sa seule vente du soir, au-delà de son estimation de 8,9 millions d’euros (1). Lot star de la vacation, la Danseuse (1914-1915) de Gino Severini, entre cubisme et futurisme a doublé son estimation basse en atteignant 2,5 millions d’euros (et non 9 millions comme l’annonçait l’amusant lapsus de François de Ricqlès au marteau), un prix expliqué par sa provenance et son estimation raisonnable. « Pour cette œuvre très rare, en France dans la même famille française depuis cent ans, on nous a fait confiance et nous avons pu mettre en place des estimations attractives », précise Tudor Tavies. Un ensemble de vingt-trois plats en argent de Picasso a également plus que doublé son estimation en atteignant 2 millions d’euros. Les collectionneurs se sont intéressés à La Palette, autoportrait de Max Ernst remporté 685 000 euros au téléphone avec le spécialiste Olivier Camu. Un certain nombre d’œuvres sont pourtant restées dans leur estimation basse et huit lots se sont retrouvés sur le carreau. Picasso, présent en surnombre avec sept œuvres, n’a pas profité de la réouverture de l’hôtel Salé : son Déjeuner sur l’herbe et un vase à la céramique peinte n’ont pas trouvé preneur. C’est également le cas de toiles de Max Ernst, Auguste Herbin ou Fernand Léger.

Art moderne, vente du soir chez Christie’s, le 23 octobre

Estimation : 8,90 M€
Total : 12,10 M€
Nombre de lots vendus : 28 sur 37
Taux de vente : 78 %

Note

(1) Les estimations sont annoncées hors frais et les prix de vente frais compris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°422 du 31 octobre 2014, avec le titre suivant : Christie’s joue avec succès la carte Fiac

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