Hommage - L’ultime révérence d’Anthony Caro

Le sculpteur anglais disparu l’an dernier est célébré des deux côtés de la Manche

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 3 septembre 2014 - 441 mots

PARIS Dans le cadre d’Art Unlimited, lors de la dernière foire de Bâle, les galeries Annely Juda Fine Art (Londres), Mitchell-Innes & Nash (New York) et Daniel Templon présentaient une sculpture magistrale d’Anthony Caro. Réalisée en acier oxydé et en plexiglas vert poli, intitulée River Run, datée de 2013, elle était la dernière œuvre d’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle.

Il avait juste eu le temps de la finir avant de disparaître le 23 octobre 2013 pendant la Fiac, à 89 ans. Deux semaines après sa mort, Daniel Templon lui consacrait une exposition dans son espace bruxellois, après les trois précédentes dans sa galerie parisienne.

Un an plus tard, Annely Juda et Daniel Templon rendent hommage à Sir Anthony Caro, ce maître de la sculpture qui fut à la fois l’élève et assistant de Henry Moore et plus tard le professeur, à la St Martin’s School of Art à Londres de Barry Flanagan, Tony Cragg, Richard Long, Richard Deacon, qui au début des années 1980 incarnent le courant de la « nouvelle sculpture anglaise ». La galerie londonienne présente ses dernières œuvres, « The Last Sculptures » que l’artiste  pour cette exposition.

De son côté à Paris, Daniel Templon a choisi un ensemble d’une quinzaine d’œuvres des deux dernières années avant sa disparition : quatre grandes en acier et une dizaine de petites et moyennes plus ludiques en céramique, bois, laiton, qui rappelle sa créativité, son inventivité, son renouvellement. Deux des grandes œuvres font partie d’une série très importante, la série « Park Avenue », inédite en France. Elles sont nées à la suite d’une invitation que la ville de New York avait faite à l’artiste pour réfléchir à un important projet, qui n’a jamais abouti, sur Park Avenue. Mais à partir des maquettes, Caro a réalisé ces œuvres qui témoignent de sa réflexion sur la ville, sur la monumentalité, sur l’espace public. Elles montrent sa formidable capacité à conjuguer des lignes droites et courbes, des cylindres, des rectangles, des plans, des plaques, à jouer avec tous ces éléments pour réfléchir aux questions du socle, de l’équilibre, des proportions et conclure à une œuvre abstraite d’une grande complexité contrôlée. Le résultat est d’autant plus troublant que le principe d’assemblage des éléments repose entièrement sur la spontanéité, sans jamais de préméditation ni de croquis préparatoire.

Entre 40 000 euros pour les plus petites et 650 000 euros pour les plus grandes œuvres, les prix paraissent encore plus justifiés lorsqu’on sait que Caro n’a jamais fait de tirages en bronze et que toutes ses œuvres sont uniques.

Anthony Caro

Nombre d’œuvres : 15
Prix : entre 40 000 et 650 000 €

Anthony Caro. Last Works

Jusqu’au 25 octobre, Galerie Daniel Templon, 30 rue Beaubourg, 75003 Paris, tél.01 42 72 14 10, www.danieltemplon.com, lundi-samedi 10h-19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°418 du 5 septembre 2014, avec le titre suivant : Hommage - L’ultime révérence d’Anthony Caro

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