Galerie

Jean-Gabriel, l’autre Mitterrand

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 4 juin 2014 - 513 mots

PARIS

PARIS - « J’avais envie de préparer l’avenir de la galerie », lance le toujours jeune et fringuant septuagénaire Jean-Gabriel Mitterrand pour expliquer le changement de nom, l’augmentation importante de surface et la modification d’orientation de son enseigne.

Le nom d’abord. À son ouverture en juin 1988, au 8 bis, rue Jacques-Callot (Paris-6e), elle est baptisée de façon cryptée « JGM. Galerie ». Il faut dire qu’à l’époque un autre Mitterrand, François, a un peu vampirisé le nom. Le temps a passé : elle s’appellera dorénavant « Galerie Mitterrand ».
La surface ensuite. Au printemps 2003, la galerie déménage et vient s’installer dans le Marais, dans la cour d’un superbe hôtel particulier du XVIIe siècle, l’hôtel de Montmor, au 79 de la rue du Temple. Elle occupe depuis cette date 120 mètres carrés au rez-de-chaussée et 150 au sous-sol. Mais le 13 juin, elle va inaugurer un nouvel espace, contigu au premier. Ses 120 mètres carrés avec pignon sur rue, et ses 100 mètres carrés au sous-sol, vont doubler la superficie avec communications entre les deux modules.

Si l’ancien espace continue à montrer les artistes historiques de la galerie (Niki de Saint Phalle, Tinguely, les Lalanne…), le nouveau permettra de donner une impulsion : il sera en effet consacré à une génération d’artistes plus jeunes qui réaliseront chacun pour le lieu une ou deux sculptures de grande taille. Lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas déménagé pour trouver un immense espace à l’exemple de certains de ses confrères, il répond qu’il « aime cette adresse, qu’il a saisi l’opportunité de l’agrandir, mais que pour plus grand encore il a d’autres perspectives ». Il prépare en effet un nouveau projet pour les œuvres monumentales.

D’où la nouvelle orientation. Au printemps 2015, Jean-Gabriel Mitterrand inaugurera un itinéraire de sculptures (terme qu’il préfère à celui de « parc ») : le Domaine du Muy, dans le Var, à deux pas de chez Enrico Navarra et de la future Fondation Venet (qui sera inaugurée ce 12 juillet). JGM, qui a toujours aimé les œuvres XXL installées à l’air libre, dans l’espace urbain ou en pleine nature, disposera là d’une aire de jeux de 10 ha. Il y présentera les œuvres des artistes de la galerie et des expositions confiées à des commissaires sous la coresponsabilité de son fils Edward Mitterrand (président de l’association du Quartier des Bains à Genève qu’il a cofondée en 2001) et de Christophe Langlitz (directeur associé de la galerie).

En attendant, c’est Mark Handforth, né à Hongkong en 1969, installé à Miami et connu pour sa grande « Lune » vue à la Pointe de la Douane à Venise, ou son lampadaire rose installé porte de Bagnolet à Paris, qui inaugure le nouvel espace. Fidèle à son penchant pour les ready-made détournés, le mobilier urbain ou les formes naturelles, il présente ici trois pièces qui vont de 100 000 euros pour un parcmètre plié à 350 000 pour une grande étoile. Une constellation de prix en (grosse) somme.

Mark Handforth

Nombre d’œuvres : 3
Prix : de 100 000 à 350 000 €

Galerie Mitterrand, 79, rue du temple, 75003 Paris, tél. 01 43 26 12 05, www.jgmgalerie.com, du lundi au vendredi 10h-19h, le samedi 11h-19h. Du 13 juin au 26 juillet, « Mark Handforth, Deep Violet ».

Légende photo
Jean-Gabriel Mitterrand. © JGM Galerie.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°415 du 6 juin 2014, avec le titre suivant : Jean-Gabriel, l’autre Mitterrand

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