Festival - Nomination - Photographie

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Une nouvelle ère pour les Rencontres

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 22 avril 2014 - 708 mots

ARLES

Dès la fin de l’édition 2014, Sam Stourdzé succèdera à François Hébel à la direction du festival arlésien appelé à être rénové.

ARLES - Aucune nomination à la direction des Rencontres d’Arles n’avait jusqu’à présent fait l’objet d’un communiqué du ministre de la Culture comme celui qui prévaut pour les nominations à la tête des grandes institutions culturelles. En 2001 lorsqu’il fallut recevoir, puis choisir entre François Hébel et Marta Gili pour la direction du festival, tout s’organisa dans le bureau du maire Hervé Schiavetti alors en tête à tête avec François Barré, le président des Rencontres. Point.

Une procédure de recrutement sans heurts
Douze ans plus tard, c’est un communiqué d’Aurélie Filippetti se réjouissant de la nomination de Sam Stourdzé à la direction des Rencontres qui accompagne l’annonce. Et la ministre de se féliciter dans la foulée « du dialogue constructif entre tous les partenaires publics et privés qui a présidé à ce choix », objet pour la première fois d’une procédure de consultation (lire JdA n° 411). De bout en bout de la procédure de recrutement de celui qui succèdera à François Hébel après l’édition 2014 des Rencontres, ministère et collectivités territoriales ont été impliquées et attentives. Changement d’ère donc, pour un festival qui a rang d’institution avec les profonds bouleversements que s’apprête à vivre Arles avec l’élargissement de son offre culturelle aux Fondations Van Gogh et Luma. « Le choix fut difficile », dit-on Rue de Valois. Aucune note dissonante dans le comité consultatif constitué par le président du festival, Jean-Noël Jeanneney, en vue de sélectionner parmi les six candidats retenus pour être auditionnés, tant les dossiers et auditions de Julien Frydman, François Cheval, Jean-François Chougnet, Christine Ollier, Sam Stourdzé et du binôme Fannie Escoulen/Florence Maille « ont été de grande qualité. »

Au cours du conseil d’administration du mercredi 16 avril dernier, le choix final entre Julien Frydman (46 ans) et Sam Stourdzé (41 ans) lui-même a prêté à discussions, bien que le directeur du Musée de l’Élysée à Lausanne ait eu la préférence de Jean-Noël Jeanneney, du maire d’Arles et d’Aurélie Filippetti (qui les a rencontrés tous les deux le 14 mars). Tandis que le tandem Fannie Escoulen (ex n° 2 du Bal)/ Florence Maille (responsable des expositions à l’École nationale supérieure de la photographie) a joué de bout en bout le rôle d’outsider par ses propositions artistiques et culturelles particulièrement remarquées, aussi bien du côté du ministère que du côté de certains membres du conseil d’administration des Rencontres.

Le changement dans la continuité
Finalement c’est le projet de Sam Stourdzé, en regard de ses diverses activités de commissaire d’exposition (il cosigne actuellement avec Clément Chéroux et Quentin Bajac l’exposition « Paparazzi ! » au Centre Pompidou-Metz), mais surtout de ses actions au sein du Musée de l’Élysée tant du point de vue de ses expositions, de l’enrichissement de ses collections que du rayonnement local et international de l’institution, qui l’a emporté sur celui du directeur de Paris Photo dont le profil est apparu moins porteur d’une vision artistique. « Je ne souhaite pas faire un projet de rupture, mais un projet de continuation de ce qui a été amorcé par François Hébel en améliorant et inventant d’autres choses », explique Sam Stourdzé. « La question des Rencontres aujourd’hui n’est pas en volume d’expositions, mais en terme de qualité de programmation. » Et le futur directeur d’évoquer le dialogue du médium avec les autres arts, l’instauration de rythmes de production courts et longs, et son désir de faire aussi du festival une plateforme pour les commissaires d’exposition reconnus ou jeunes talents. Parmi ses autres projets : étendre la programmation des débats et projections tout au long des trois mois que durent les Rencontres et non plus pendant la seule semaine d’ouverture ; ancrer davantage le festival territorialement au niveau de la médiation culturelle et procéder à une enquête approfondie des publics. Quant à la question d’un audit du budget des Rencontres, le ministère y serait favorable. En attendant pour sa dernière édition, François Hébel signe un programme peu bouleversant « placé sous le signe de l’amitié et de la fidélité » avec en tête d’affiche Lucien Clergue, Christian Lacroix, David Bailey, Raymond Depardon et Martin Parr, et un parfum de fin d’une ère.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°412 du 25 avril 2014, avec le titre suivant : Une nouvelle ère pour les Rencontres

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