Chili

Valparaiso en flammes

Le Journal des Arts

Le 22 avril 2014 - 488 mots

Un dramatique incendie a frappé la ville chilienne classée à l’Unesco, dévastant des milliers d’habitations dans les faubourgs.

VALPARAISO (CHILI) - Après plusieurs jours d’incendie, la ville de Valparaiso semble désormais hors de danger : à l’heure où nous mettons sous presse, il aura fallu plus d’une semaine aux pompiers pour contenir le feu parti le 12 avril dans les espaces boisés des collines escarpées qui entourent la cité portuaire. L’incendie, selon un bilan provisoire, aura fait quinze morts et 1 200 sinistrés, dévastant plus de 2 900 maisons sur 1 600 hectares. La géographie difficile de la ville en forme d’amphithéâtre et l’urbanisation particulière ont sans doute contribué à l’importance du sinistre. La cité a vu son centre historique classé au titre du patrimoine mondial de l’humanité en 2003, en vertu de son témoignage exceptionnel de la première phase de mondialisation à la fin du XIXe siècle, lorsqu’elle est devenue le premier port de commerce sur les voies maritimes de la côte pacifique de l’Amérique du Sud, avant que la construction du Canal de Panama ne vienne freiner son activité économique en 1916.

Un centre historique déjà meurtri dans le passé
Avec ses bâtiments aux façades colorés, ses funiculaires à flanc de colline et ses nombreux clochers d’église, le quartier historique de Valparaiso a gardé intact les différentes influences apportées par les populations immigrées venues de France, d’Angleterre, d’Allemagne ou des États-Unis dans la deuxième moitié du XIXe siècle. En 2007, un incendie avait touché le centre historique de la ville, causant plusieurs morts et ravageant des bâtiments classés, tandis qu’en 2010 un séisme avait fragilisé plusieurs structures de la ville. Devant l’étendue du sinistre, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a déclaré dans un communiqué : « L’Unesco se tient prête à aider le Chili pour atténuer l’impact éventuel des incendies et mener des opérations de restauration du quartier historique de la ville portuaire de Valparaíso. Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver ce site à la fois beau et vivant, qui nous ramène à une période importante de l’histoire du Chili et de son développement culturel et économique au XIXe siècle ». La présidente chilienne Michelle Bachelet a de son côté annoncé la mise en place d’un « plan cadre » pour la reconstruction des zones dévastées.

Le 1er avril dernier, un séisme a frappé le nord du pays, causant six morts et affaiblissant davantage les structures déjà vulnérables des usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura, inscrites en 2005 à la fois sur la Liste du patrimoine mondial et sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Le site, témoignage d’une activité économique forte entre les années 1870 et la moitié du XXe siècle, est devenu une « ville fantôme » après la cessation de son activité. L’Unesco a également assuré les autorités chiliennes de son soutien pour la préservation du site après le séisme.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°412 du 25 avril 2014, avec le titre suivant : Valparaiso en flammes

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