Musée

Mise aux normes

La future Adresse de La Poste

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 12 février 2014 - 776 mots

PARIS

Le Musée de la Poste s’apprête à recevoir d’importants travaux afin d’adapter l’édifice aux nouvelles normes d’accessibilité en vigueur dès 2015.

PARIS - Inauguré en 1946 dans l’hôtel particulier Choiseul-Praslin, actuel siège de La Banque postale, le Musée d’entreprise de La Poste a déménagé en 1973 au 34, boulevard de Vaugirard (Paris 15e) dans un bâtiment spécialement conçu pour accueillir ses collections. Un édifice d’une surface de 6 000 m2 (dont 2 100 d’exposition), bâti par l’architecte André Chatelin – Grand Prix de Rome en 1945 –, qui se prépare aujourd’hui à recevoir d’importants travaux.

Les établissements recevant du public (ERP) sont censés être accessibles aux personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite à partir du 1er janvier 2015. Doté d’une quinzaine de plateaux et de multiples volets de marche, les espaces de l’Adresse-Musée de La Poste sont très loin de répondre aux normes en vigueur. Aussi l’entreprise a-t-elle lancé un concours d’architecte pour restructurer l’édifice, remporté en février 2012 par l’agence Frédéric Jung. « Nous ne voulions pas quitter le bâtiment afin de rester à côté du siège de La Poste », explique Mauricette Feuillas, directrice de l’Adresse.

Le projet Jung prévoit la démolition des intérieurs du musée. Selon les plans de l’architecte, les ascenseurs, escaliers, sanitaires et locaux techniques, regroupés sur un axe central, seront rejetés sur les côtés. Un parti pris « regretté » par la Commission du Vieux Paris, réunie le 15 novembre 2013 pour examiner le permis de construire déposé auprès de la direction de l’Urbanisme ; y disparaît en effet le système de spirale « originale » imaginé par Chatelin. Conservant néanmoins le sens descendant de la visite, le projet Jung remplace les nombreux plateaux des espaces des collections permanentes par trois étages de plain-pied. « Nous n’aurions pas eu assez d’espace pour poser des rampes », explique Frédéric Jung.

Un espace vertical devrait être dévolu à la suspension dans les airs des pièces les plus monumentales des collections. Visible depuis le hall, cet espace devrait inciter le visiteur à monter dans les étages pour découvrir les collections permanentes. Consacrées à la correspondance et au transport du courrier, elles sont délaissées au profit des expositions temporaires du rez-de-chaussée, présentations bien souvent sans rapport avec l’univers postal.

Situé au sous-sol de l’établissement, l’auditorium devrait quant à lui être déplacé au dernier étage du musée, à côté d’un café. Une manière de capter un nouveau public en lui faisant traverser les collections via un ascenseur panoramique. « Jusqu’ici, 20 000 à 25 000 personnes fréquentaient uniquement l’auditorium loué par La Poste à des entreprises sans jamais transiter par les salles du musée », déplore Mauricette Feuillas.

La façade en béton côté boulevard doit quant à elle rester inchangée, conformément au vœu de la Commission du Vieux Paris publié au Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris le 21 janvier 2014. Recouverte d’une sculpture de Robert Juvin représentant cinq agrandissements de la taille-douce d’un timbre, elle fait figure pour Frédéric Jung – qui a prévu de rendre visible le verso de la sculpture à l’intérieur du bâtiment – de « première œuvre du musée ».
Les recours éventuels contre le  permis de construire, en attente, devraient être purgés en juin. Quant au chantier, il devrait commencer en septembre.

Musée hors les murs
Entamé en février 2013 avec la migration des fonds de la bibliothèque vers la bibliothèque historique des Postes et des Télécoms dans le 20e arrondissement, le déménagement des collections dans des réserves extérieures s’est achevé le 9 février avec la sortie de quelques œuvres monumentales par les fenêtres de la façade – à l’exemple d’un véhicule postal du XIXe siècle appelé « patache ».
En attendant sa réouverture, prévue en 2016, le musée a choisi de s’exporter hors les murs. Coproduction d’expositions avec d’autres musées en 2015 et exposition itinérante avec fac-similé d’œuvres en 2014 rythmeront son actualité. Le musée s’est en outre installé en résidence au chemin du Montparnasse, transportant ses activités pédagogiques à l’Espace Krajcberg, sa boutique à l’espace d’art Immanence et une exposition d’art contemporain au Musée du Montparnasse (1). L’association des Amis du Musée du Montparnasse, ancienne gestionnaire de l’établissement, a vidé les lieux fin septembre, sous l’injonction de la Ville de Paris (lire le JdA no 397, 20 sept. 2013), laissant la quarantaine d’œuvres léguées par des artistes du quartier dans un local. Selon son trésorier, Maurice Tinchant, l’association ne sait pas encore si elle répondra à l’appel à projet lancé par la Ville pour essayer de réintégrer le musée avec un nouveau programme culturel en 2015.

Note

(1) « La tête dans les nuages », du 10 février au 18 mai 2014.

En savoir plus
Consulter la fiche du musée de la Poste "L'Adresse"

Légende Photo :
Mannequin représentant un facteur à vélo au musée de La Poste à Paris.- © Photo Vincent de Groot - 2006 - Licence CC BY-SA 3.0

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°407 du 14 février 2014, avec le titre suivant : La future Adresse de La Poste

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