Strasbourg

Une St-Art satisfaisante

La foire d’art contemporain strasbourgeoise se réjouit de sa 18e édition, malgré un niveau inégal

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 11 décembre 2013 - 521 mots

Malgré des débuts un peu poussifs, la 18e édition de St-Art a fermé ses portes le 25 novembre sur un bilan relativement satisfaisant. Événement grand public, peinture à l’honneur, galeries en majorité françaises : la formule déclinée par l’équipe en place depuis trois ans semble avoir fonctionné.

STRASBOURG - Quelque 26 000 visiteurs ont arpenté les allées, un chiffre stable par rapport à l’an passé, avec un pic important le dimanche et une participation de 12 % à 15 % pour le public allemand. L’événement, qui souhaite se positionner comme une foire européenne, accueille 30 % de galeries étrangères sur un total de 86. Et l’on regrette que le nombre de marchands en provenance des pays frontaliers ne soit pas plus important. Un petit contingent de galeries (Jean Brolly, Jean Pierre Arnoux, Jordan/Seydoux, Yves Iffrig, Mathieu…) constitue la locomotive d’une foire au niveau très disparate, avec 30 % de nouveaux arrivants.
Une série d’expositions à l’intérêt variable ponctuait les stands : au programme, une facette peu connue du travail d’Olivier Debré avec une série d’œuvres en noir et blanc ; le regard bienvenu du collectionneur à travers la collection de l’Allemand Jürgen Messmer, ou un amusant cadavre exquis d’artistes réalisé de chaque côté de l’Atlantique. Le Strasbourgeois Yves Iffrig organisait son stand autour du travail sur papier de Sam Francis, disponible dès 3 500 euros pour la série en noir et blanc et pour 15 000 euros pour les grands formats de couleur les plus recherchés. Convergences Intuiti (Paris) et Jean Greset (Besançon) ont fait le même choix et mis en avant les œuvres sur papier : le premier avec André-Pierre Arnal, membre fondateur de Supports/Surfaces, le second avec Aurélie Nemours, Bram Van Velde ou François Morellet. Le choix de ces éditions, proposées entre 500 et 1 200 euros, semble avoir payé : « J’ai fait mon chiffre d’affaires », commente pudiquement le galeriste. Jean Brolly note de son côté « des ventes satisfaisantes et un intérêt pour Mathieu Cherkit ou les artistes locaux tels Jean Claus ».

À la galerie Mathieu (Lyon), il était possible d’acquérir de beaux tirages de Georges Rousse, pour un prix entre 1 300 et 2 800 euros. Quant à la sétoise Dock Sud, elle présentait plusieurs artistes chinois dont le réjouissant Liu Bolin. Son directeur, Martin Bez, qui a cédé plusieurs pièces de Shen Jingdong, parmi lesquelles un buste à 7 000 euros et un bronze à 25 000 euros, a constaté « un niveau de ventes correct mais un intérêt porté sur des artistes inhabituels ».
Philippe Meder, directeur de la foire, résume : « L’ambiance était un peu attentiste, mais le commerce a été actif les trois derniers jours. Nous gardons un socle de collectionneurs fidèles, et notons la présence d’une clientèle qui achète pour la première fois. » Pas d’emballement à noter du côté des ventes, avec un ticket moyen entre 7 000 et 15 000 euros, 3 000 et 5 000 pour les éditions. « Nous sentons un intérêt, mais notons beaucoup d’hésitation et de négociations, les achats se sont dirigés vers des valeurs sûres et des artistes connus », conclut-il.

ST-ART 2013

Directeur : Philippe Meder
Directeur artistique : Yves Iffrig
Nombre d’exposants : 86
Nombre de visiteurs : 26 000
Prix du stand au mètre carré : 160 €

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°403 du 13 décembre 2013, avec le titre suivant : Une St-Art satisfaisante

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