Île Seguin

Le R4 en 3D

La « micro ville » artistique de Natural Le Coultre entre enfin dans une phase active

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 10 décembre 2013 - 440 mots

Après la délivrance du permis de construire par la Ville de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) en juillet dernier, la « micro ville » artistique de la société de transport d’œuvres d’art suisse Natural Le Coultre est entrée dans une phase active.

BOULOGNE-BILLANCOURT - La maquette du « R4 » dessiné par Jean Nouvel, par ailleurs architecte coordonnateur de toute l’île, a été présentée par la responsable du projet, Nelly Wenger, à l’ambassade de Suisse. Les services et activités proposées par le « R4 », installée au sud de l’île Seguin prennent forme. On y trouve en particulier une salle de vente aux enchères (d’une surface de 700 m²) qui sera louée à plusieurs opérateurs du marché ; une vingtaine de galeries d’art (1 905 m²) ; un plateau technique (778 m²) permettant de fabriquer des œuvres ; un hall d’expositions (1 515 m²) ; un espace de conférence (542 m²). Le tout est surplombé par une longue galerie de verre qui marque l’identité des lieux et sera occupée par des bureaux.

L’originalité réside dans le rassemblement sur un même lieu de services et d’espaces logistiques destinés aux collectionneurs d’art, en cohérence avec le métier de Natural Le Coultre. Ces derniers pourront entreposer leurs œuvres dans des réserves visitables ou non, et disposer de services de conditionnement et de transport associés. Une aile du bâtiment est rehaussée de deux cubes sans fenêtres, qui, à la manière du musée Schaulager à Bâle, permettront de stocker et exposer des œuvres privées. Mais, à l’inverse du port franc de Genève, ou de ceux en construction de Singapour, Pékin et Luxembourg dans lesquels Yves Bouvier, le P.-D. G. de la société suisse, a des intérêts, le R4 ne bénéficie d’aucune détaxe. Sera-ce suffisant pour attirer les collectionneurs ? Ce n’est que l’une des nombreuses interrogations que soulève le R4, la principale étant de savoir si le public, et donc les marchands, seront au rendez-vous. Il faut compter un bon quart d’heure à pied depuis la station de métro, elle-même à une demi-heure du centre de Paris.

Le modèle économique est-il rentable ? Natural Le Coultre, qui a investi près de 150 millions d’euros via la SCI R4, devra louer beaucoup de mètres carrés pour rentrer dans ses frais. Elle vient de surcroît de prendre une option sur l’extrême pointe de l’île et projette d’y construire, entre autres un hôtel. Sur le plan juridique aussi, l’insécurité règne. Plusieurs associations boulonnaises, pas nécessairement opposées au R4, contestent cependant le nouveau PLU (plan local d’urbanisme) de juillet 2013 sur lequel s’appuie le PC. Mais Nelly Wenger se veut optimiste, les travaux commenceront en 2014 pour une ouverture du site prévue début 2017.

Légende photo

La maquette du R4 © Ateliers Jean Nouvel

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°403 du 13 décembre 2013, avec le titre suivant : Le R4 en 3D

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