Arts d’Asie

Les attractions chinoises

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 27 novembre 2013 - 737 mots

Importantes par leur nombre, les vacations parisiennes, avec une estimation initiale identique à 2012, sont d’abord destinées à un public asiatique.

PARIS - Au moins six maisons profitent de la venue des clients chinois à Paris pour organiser des ventes entre le 9 et 13 décembre. Cette profusion dans le secteur, considéré comme porteur, a amené les collectionneurs à être plus sélectifs. Le défi est donc plus difficile à relever qu’auparavant pour les maisons de ventes car, comme le souligne Mathilde Courteault, chef du département des arts d’Asie chez Christie’s, « il faut miser sur des œuvres de provenances françaises ou européennes – avec une prédilection pour les objets impériaux “frais” sur le marché et raisonnablement estimés ». Or, côté estimations, les maisons de ventes sont confrontées à un dilemme : « les clients chinois viennent à Paris pour faire des découvertes et s’attendent à des estimations attractives », explique Camille de Foresta, spécialiste chez Sotheby’s. Mais plusieurs acteurs du marché constatent que les experts changent peu à peu leur politique d’estimation, suivant la progression souvent exponentielle des prix atteints. « Nous sommes contraints d’augmenter nos estimations car tout le monde est au courant des prix importants réalisés en art d’Asie ». En attendant, les maisons de ventes essaient de coller à la tendance, en espérant sortir leur épingle du jeu.

Le 11 décembre Christie’s propose à la fois beaucoup d’objets de la Chine car « c’est ce qui se vend le plus », selon Mathilde Courteault, telle une peinture bouddhique en rouleau, sur soie, Chine, Dynastie Qing, début du XVIIIe siècle (est. 200 000 à 300 000 euros ; mais aussi des objets du sud-est asiatique, du Tibet et de l’art Khmer, les acheteurs asiatiques s’y intéressant depuis environ deux ans. Un des lots phare sera d’ailleurs une statue d’Amitayus, Tibet, du XIVe siècle, (est. 200 000 à 300 000 euros).

Concentration de porcelaines chinoises
Le 12 décembre, Sotheby’s met la porcelaine à l’honneur avec trois pièces importantes, dont un vase meiping en porcelaine bleu, blanc et rouge de cuivre décoré de dragons entrelacés, Dynastie Qing (est. 150 000 à 250 000 euros). Le lot le plus chèrement estimé revient à une cloche de temple impériale en bronze doré, d’époque Kangxi (est. 300 000 à 400 000 euros). Une autre cloche très similaire s’est vendue en décembre dernier à Paris pour 240 750 euros frais compris (est. 200 000 à 300 000 euros). Les bronzes dorés et les jades sont très appréciés actuellement et même si les premiers sont bien représentés dans la vente, les jades sont en moindre quantité qu’aux sessions précédentes.

La vente d’Artcurial se compose d’un ensemble important d’objets en corne de rhinocéros sculptée provenant de la collection Jacques et Galila Hollander, dont une statuette de Bodhidharma, Dynastie Qing, XVIIe siècle (200 000 à 300 000 euros). « Ces objets nous ont été confiés grâce à nos derniers résultats, notamment pour une verseuse en corne qui a atteint 950 800 euros », commente Isabelle Bresset, commissaire-priseur.

Le 9 décembre, Tajan présente des lots « essentiellement concentrés sur les arts de la Chine car nous souhaitons coller parfaitement à ce qu’attend la clientèle chinoise lorsqu’elle vient à Paris », estime Pierre-Alban Vinquant, commissaire-priseur. Une suite de trois cachets impériaux de l’Empereur Qianlong (1736-1795) en cristal de roche, en forme de chimère, XVIIIe siècle (est. 50 000 à 70 000 euros) seront mis aux enchères.

Le même jour, Piasa disperse le deuxième volet de la collection Strycker de porcelaines chinoises, dont la première vente a récolté en juin dernier 3,1 millions d’euros : un vase couvert de forme double gourde émaillée céladon, Chine, époque Qianlong (est. 100 000 à 120 000 euros) ainsi qu’un repose-pinceaux en forme de montagne à trois pics en porcelaine blanche à décor bleu de dragons (est. 18 000 à 20 000 euros).

Pour sa vente du 13 décembre, Auction art propose un brûle-parfum du XVIIIe en cloisonné et bronzes dorés (est. 50 000 à 80 000 euros) et une boîte prometteuse en laque rouge sculptée sur métal d’un lettré, avec la marque de Qianlong, Chine, XVIIIe siècle (est. 1 500 à 2 000 euros).

TAJAN, LE 9 DÉCEMBRE
Experts : Pierre Ansas et Anne Papillon d’Alton
Estimation : 600 000 à 800 000 d’€
Nombre de lots : 300

PIASA, LE 9 DÉCEMBRE
Experts : Alice Buhlmann
Estimation : 700 000 à 900 000 d’€
Nombre de lots : 350

ARTCURIAL, LE 10 DÉCEMBRE
Expert : Philippe Delalande
Estimation : 1,5 à 2 millions d’€
Nombre de lots : 324

CHRISTIE’S, LE 11 DÉCEMBRE
Expert : Mathilde Courteault
Estimation : 4 à 5,7 millions d’€
Nombre de lots : 382

SOTHEBY’S, LE 12 DÉCEMBRE
Expert : Caroline Schulten
Estimation : 3,5 à 5 millions d’€
Nombre de lots : 253

AUCTION ART, LE 13 DÉCEMBRE
Experts : Alice Buhlmann
Estimation : 600 000 à 800 000 d’€
Nombre de lots : 300

Légende photo

Vase couvert de forme double gourde, Chine, époque Qianlong (1736-1795), porcelaine émaillée céladon, 32 cm, estiamtion 100 000 - 120 000 euros, vente du 9 décembre, SVV Piasa, Paris. © SVV PIASA.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°402 du 29 novembre 2013, avec le titre suivant : Les attractions chinoises

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