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NY ❤ Blasio

Le programme culturel du nouveau maire est cependant inexistant

Par Kate Deimling (Correspondante à New York) · Le Journal des Arts

Le 13 novembre 2013 - 474 mots

Le 5 novembre, Bill de Blasio a été élu maire de New York par une majorité écrasante (73 % des voix). Le programme culturel du nouveau maire est cependant inexistant.

NEW YORK -  Pendant sa campagne, il a fait référence au « Conte de deux cités » [de Charles Dickens], l’une riche et l’autre pauvre, en promettant d’aider les exclus de l’ère Bloomberg. Mais la culture, elle, n’a pas du tout été exclue sous les trois mandats du maire sortant. Parmi les points forts : le projet « The Gates » de Christo et Jeanne-Claude à Central Park en 2005, que des maires précédents avaient rejeté, et le développement du « Downtown Brooklyn Cultural District » avec la création de théâtres, salles de répétition, ateliers et galeries d’art.

Un département efficace
La ville a aussi lancé un programme novateur, « Spaceworks », qui propose des ateliers aux artistes pour des loyers modiques. Selon son site Web, le département des affaires culturelles de la Ville serait la plus grande agence de financement culturelle des États-Unis, avec un budget pour l’exercice 2013 de 150 millions de dollars (111 millions d’euros) et un budget d’investissement de 685 millions (508 millions d’euros) pour les quatre ans à venir. En tant que particulier, Michael Bloomberg a fait de nombreux dons (plus de 230 millions de dollars, soit 170 millions d’euros depuis 2002, selon le quotidien The New York Times), et parmi les bénéficiaires figurent plusieurs organisations artistiques et culturelles.

Quelques points faibles existent tout de même dans la politique culturelle new-yorkaise. Après des années de mauvaise gestion, le New York City Opera (construit par le maire Fiorello LaGuardia, en 1943) a fait faillite en octobre. Michael Bloomberg n’a pas voulu se porter à son secours, estimant lors d’une conférence de presse que « son modèle économique n’a[vait] pas l’air de marcher ». L’enthousiasme du maire pour les grands projets immobiliers a fait perdre son bail au Clocktower Gallery, un lieu d’art expérimental fondé par Alanna Heiss en 1972, car la Ville a vendu le bâtiment historique à un promoteur immobilier qui veut y construire des appartements de luxe.

Jusqu’ici, Bill de Blasio n’a pas annoncé de programme culturel, dans un contexte où les questions de fermeture des hôpitaux et de méthodes policières « stop and frisk » [« interpellation et fouille  »], perçues comme raciste, sont prioritaires. Quoi qu’il en soit, et même si son fils porte le nom du poète italien Dante, les goûts esthétiques de Bill de Blasio sont peu connus. « Je ne sais pas s’il conçoit la culture dans un sens plus large que le cirque ou le base-ball », confie David Weinstein, directeur de programme au Clocktower Gallery. Ce dernier admire malgré tout l’efficacité du département des affaires culturelles, qu’il ne pense plus « voir de [s]on vivant aussi fort que sous Bloomberg ».

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°401 du 15 novembre 2013, avec le titre suivant : NY ❤ Blasio

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