Ventes aux enchères

Orient

Vente test chez Gros & Delettrez

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 2 octobre 2013 - 613 mots

La maison de vente Gros & Delettrez reprogramme sa vente d’art orientaliste annulée en juin dernier pour cause de suspension.

PARIS - Le 6 juin 2013, Gros & Delettrez était suspendu pour quinze jours, à la suite d’un paiement en liquide de 200 000 euros par un client chinois. Cette suspension avait empêché la tenue de sa vente phare du mois de juin, reportée aux 7 et 8 octobre prochains, une grande première. « C’est une vente test parce que nous ne l’avons jamais faite au mois d’octobre. La faire avant les ventes de prestige de fin d’année est peut-être un bon point pour nous », commente Laurent Lamoureux, responsable du département d’art orientaliste. Au programme, 628 lots regroupant tableaux, pièces de monnaies, mobiliers et objets d’art, textiles, livres et manuscrits etc. pour une estimation globale d’un million d’euros. Ce montant perspective est identique aux estimations habituellement annoncées par la SVV pour ses ventes dans cette spécialité : elle brasse dans cette spécialité environ 1 200 lots par an répartis en deux ventes (juin et décembre) avec un chiffre d’affaires pour chacune d’entre elles de 800 000 à 1 million d’euros.

Peintre voyageurs

L’expédition en Égypte (1798-1801), la guerre d’Indépendance grecque (1821-1830) et la conquête de l’Algérie par la France (1830-1847) sont les trois événements qui vont faire se tourner les regards vers l’Orient. Bien fourni en tableaux, le catalogue couvre toute la période, depuis les pré-Orientalistes (avant le voyage de Delacroix au Maroc en 1832) jusqu’au milieu du XXe siècle, en passant par les peintres voyageurs. Carle Vernet (1758-1836) appartient à la première phase. Son Cheval mamelouk est estimé 80 000 à 100 000 euros. Les peintres voyageurs sont bien représentés : Jules Coignet avec Les Eaux Douces d’Asie, 1848, (est. 25 000 à 35 000 euros), exposé au Salon de 1849 et Charles de Tournemine avec Cavaliers en Asie Mineure, 1863 (est. 20 000 à 25 000 euros) ont parcouru la Turquie. L’Égypte a été illustrée par Félix Ziem avec Le Nil au crépuscule (est. 40 000 à 60 000 euros) et Pierre Van Elven avec Fontaine ottomane dans une rue du Caire, estimé 10 000 à 15 000 euros. Quant au Maghreb, y ont séjourné Étienne Dinet, dont témoigne Baigneuse au voile, estimé le plus chèrement (130 000 à 150 000 euros). « Il avait très bien compris le charme et la poésie des Arabes », selon Frédérick Chanoit, expert en tableaux du XIXe siècle. Jacques Majorelle est également présent avec Kasbah au bord de l’oued (est. 40 000 à 60 000 euros), très recherché. Côté mobilier et objets d’art : un rare ensemble de salon, les accotoirs à tête de lion, Égypte, vers 1900 (est. 8 000 à 15 000 euros), un beau meuble deux-corps, Algérie, XIXe siècle (est. 8 000 à 10 000 euros), une collection de bronzes de Vienne, et un rare vase dit « de l’Alhambra » en faïence d’Onnaing, recouvert d’une feuille de métal (est. 3 000 à 5 000 euros).

Dans l’expectative –  le marché de l’orientalisme avait un peu chuté – Laurent Lamoureux a bon espoir. « Je crois qu’il reprend un peu. Il faut voir ce qui va se passer pour cette vente ». Pour Frédérick Chanoit, il ne faut pas s’en faire, « une large partie de la clientèle est arabe, assez peu touchée par la crise ».

Gros & Delettrez, l’Orient, carrefour d’influences

Les 7 et 8 octobre à 14h. Exposition publique, les 5 et 7 octobre 11h-18h, le 8 octobre 11h-12h. Hôtel Drouot, salles 5 et 6, 9, rue Drouot, 75009 Paris.

L’orient

Estimation : 1 million d’euros (hors frais)
Expert : Laurent Lamoureux
Nombre de lots : 628

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°398 du 4 octobre 2013, avec le titre suivant : Vente test chez Gros & Delettrez

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