Art moderne - Déception chez Christie’s

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 5 juin 2013 - 506 mots

Les résultats médiocres pour l’art impressionniste et moderne ont été en partie compensés par les Miró de la collection Dupin.

PARIS - Christie’s avait créé l’événement en annonçant la dispersion de la collection Jacques Dupin lors de sa vente d’art impressionniste et moderne organisée le 28 mai à Paris. Mais les résultats sont loin d’être ceux attendus : alors que la maison espérait 7,6 à 10,2 millions hors frais (soit env. 9,3 à 12,5 millions d’euros frais compris), elle n’a pu récolter que 5,8 millions d’euros (frais compris).
De la collection Dupin, les trois œuvres de Joan Miró se sont bien vendues. Femmes et oiseaux dans la nuit (est. 500 000-700 000 euros hors frais, env. 620 000-868 000 euros frais compris), exécutée sur une vaste bâche imprimée, est partie à 625 500 euros. Quant aux deux grands dessins à l’encre et au crayon gras éclaboussés d’aquarelle, Femme, oiseaux et Personnages, oiseaux, chiens, ils ont été remportés respectivement pour 505 500 euros et 385 500 euros frais compris (est. 200 000-300 000 hors frais, env. 249 000-373 000 frais compris). Ces bons prix s’expliquent par la qualité des pièces comme par la relation toute particulière de leur ancien possesseur avec leur auteur. Ils témoignent « d’un véritable compagnonnage intellectuel et artistique », d’après Tudor Davies, chef du département art impressionniste et moderne. De fait, le poète Jacques Dupin, codirecteur de la Galerie Maeght en 1981, a entretenu avec Miró des relations en tant que marchand, mais aussi ami, biographe ou critique. La déception est venue de la peinture Tête noire d’Alberto Giacometti, estimée 1,8 à 2,5 million(s) d’euros et restée sur le carreau.
À côté de la collection du poète, le reste de la vente mêlait des pièces inégales, en témoigne la présence de deux peintures de Jean-Gabriel Domergue. Une Vue de Venise d’Eugène Boudin a réalisé un bon score en totalisant 817 500 euros (frais compris), dans l’estimation mais marquant un record pour une enchère française de l’artiste.
Autre pièce importante parmi cet ensemble quelque peu hétéroclite, une épreuve en bronze du Baiser d’Auguste Rodin estimée de 800  000 à 1,2 million d’euros n’a pas trouvé preneur. Avec la Tête noire également invendue, ces deux pièces représentaient plus d’un tiers des estimations, expliquant que les enchères soient restées bien loin du montant global espéré, alors que 73 % des lots étaient vendus.

Christie’s totalise ainsi 11,8 millions pour ses ventes parisiennes de printemps d’art impressionniste et moderne. La maison avait mis en place pour la première fois deux ventes distinctes, les dessins modernes ayant été dispersés en avril lors du Salon du dessin ; ce schéma devrait être reconduit l’an prochain. Quant à l’acte II de la dispersion de la collection Dupin, il se déroule le 4 juin, avec la vente de Painting March 1985 de Francis Bacon, estimée de 4 à 6 millions d’euros.

CHRISTIE’S, LE 28 MAI

Estimation : 7,6 à 10,2 M€ (hors frais)
Résultat : 5,9 M€ (frais compris)
Nombre de lots vendus : 41 sur 56
Lots vendus : 73 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°393 du 7 juin 2013, avec le titre suivant : Art moderne - Déception chez Christie’s

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