Fontainebleau - 3e édition

L’histoire de l’art aux professionnels

Le Festival de l’histoire de l’art reste tourné vers les professionnels

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 4 juin 2013 - 482 mots

Début juin, étudiants, enseignants et chercheurs se sont retrouvés au château de Fontainebleau pour la 3e édition du Festival de l’histoire de l’art. Malgré un accès libre et des activités réservées aux plus jeunes, conférences et tables rondes ont peiné à séduire le grand public.

FONTAINEBLEAU - « Il y a moins de monde que l’année dernière », observaient l’ensemble des participants du Festival de l’histoire de l’art au château de Fontainebleau. Pourtant, cette troisième édition, qui s’est déroulée du vendredi 31 mai au dimanche 2 juin, a réalisé, selon l’institution, 20 000 entrées contre 15 000 en 2011 et 18 000 en 2012. 20 000 entrées et non 20 000 visiteurs, ces derniers étant comptabilisés à l’entrée de chaque espace du festival (château inclus). Étudiants et professionnels de l’art ou de l’histoire de l’art ont été nombreux à assister aux conférences et tables rondes gratuites qui ont évoqué, souvent de manière passionnante, l’actualité du monde artistique, muséal et patrimonial au travers de sujets précis ou transversaux.

En revanche, le grand public, cible importante pour le ministère de la Culture, qui a lancé et qui finance en grande partie l’événement, ne s’est pas bousculé aux conférences. Le public non professionnel a principalement circulé en périphérie de l’événement, arpentant la halle commercialisant des livres d’art et les salles du château, ouvertes gratuitement (comme chaque premier dimanche du mois) et animées par des médiateurs de l’École du Louvre et des comédiens.

Si les enfants bénéficiaient d’un riche programme de visites et d’activités, le grand public adulte ne se sentait manifestement pas concerné par les conférences. « Je ne suis pas la cible de ce genre de sujets, c’est trop ardu pour moi », commentait une promeneuse, tandis que Florence Buttay chargée de mission à l’Institut national d’histoire de l’art et coordinatrice du festival, expliquait ne pas vouloir « enfermer les visiteurs dans des niveaux et des catégories ».

Deux études livraient en 2012 des données contradictoires sur la répartition du public de la deuxième édition. Une enquête commandée conjointement par le château de Fontainebleau et le ministère de la Culture à des étudiants de l’Institut d’études politiques de Paris, et réalisée sur un échantillon de 150 personnes, indiquait que les deux tiers du public du festival étaient composés de visiteurs grand public, avec une progression du nombre de « professionnels ». Tandis que l’Observatoire départemental du tourisme de Seine-et-Marne chiffrait à 74,6 % le taux de visiteurs venus dans un cadre professionnel ou universitaire. « Tant que l’histoire de l’art ne sera pas enseignée à l’école comme une matière à part entière par des professeurs formés pour cela, nos débats n’intéresseront qu’une partie minime d’initiés et il sera difficile de faire le grand écart entre néophytes et spécialistes », expliquait un intervenant. Un sujet qui a fait l’objet d’une table ronde d’enseignants désireux de trouver des réponses concrètes à leurs problèmes sur le terrain.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°393 du 7 juin 2013, avec le titre suivant : L’histoire de l’art aux professionnels

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