Biennale

Des œuvres d’art brut à la Biennale de Venise

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 21 mai 2013 - 357 mots

Entretien avec Sarah Lombardi, directrice de la Collection de l’art brut.

Vous venez de prendre, en mars, la direction de la Collection de l’Art Brut de Lausanne, quels sont vos projets ?
Nous allons commencer par faire un état des lieux de cette collection riche de 60 000 œuvres. Nous voudrions la mettre en valeur à travers de grandes expositions thématiques qui se tiendront tous les deux ans uniquement à partir d’œuvres de la collection. La première édition, en novembre 2013, traitera du thème des véhicules. Nous allons aussi continuer à présenter de nouveaux auteurs comme l’Américain Charles Steffen à l’affiche depuis le 22 mai, ainsi que valoriser le site du château de Beaulieu et les jardins environnants en y organisant des événements.

Avez-vous constaté un regain d’intérêt pour l’art brut ces dernières années ?
Ce regain d’intérêt, très net depuis une dizaine d’années, s’est encore accru récemment. Il se traduit par une attention renouvelée de la part du public comme des galeries et des maisons de ventes publiques, mais aussi un intérêt croissant des institutions culturelles, de plus en plus nombreuses à vouloir monter des expositions d’art brut ou associer des œuvres d’art brut. Nous avons ainsi prêté récemment des œuvres au Centre Pompidou et au Musée Reina Sofia. Massimiliano Gioni, le commissaire de la 55e Biennale de Venise va, dans le cadre de son parcours baptisé « Le Palais encyclopédique », réunir quelques artistes d’art brut à côté d’artistes contemporains. C’est une première. Nous prêtons, pour la Biennale de Venise, des œuvres d’Augustin Lesage, de Morton Bartlett et de Shinichi Sawada.

N’observe-t-on pas un élargissement du champ géographique de l’art brut ?
Au moment où Dubuffet a commencé ses recherches, le cœur de la collection était essentiellement européen. Quand il a dirigé la collection de 1976 à 2001, Michel Thévoz (avec Geneviève Roulin) a amorcé une ouverture vers les États-Unis. Par la suite, Lucienne Peiry a élargi le champ d’exploration en Asie, en Inde et au Japon notamment mais aussi en Afrique. Ce qui ne doit pas nous faire oublier que l’art brut peut aussi se cacher « à deux pas de chez nous ».

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°392 du 24 mai 2013, avec le titre suivant : Des œuvres d’art brut à la Biennale de Venise

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