Art précolombien - « Une vente très homogène »

Binoche et Giquello disperse nombre d’objets d’art pré-hispaniques de bonne provenance

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 10 avril 2013 - 475 mots

PARIS - La SVV Binoche et Giquello proposera une sélection d’objets d’art pré-hispaniques du Mexique, Pérou, Brésil, Guatemala, Équateur, Panama, Costa Rica, Venezuela et Honduras le 24 avril à Drouot, soit un mois après la dispersion de la collection Barbier-Mueller d’art précolombien à Paris chez Sotheby’s.

« C’est une vente homogène d’une qualité extraordinaire, la plus belle que j’aie jamais organisée. Beaucoup de pièces n’ont pas d’équivalent dans la collection Barbier-Mueller. Et les estimations proposées sont normales », commente le commissaire-priseur Jean-Claude Binoche. Ce dernier avait exposé les lots au moment de la vente Barbier-Mueller, profitant du battage médiatique et du déplacement dans la capitale française de collectionneurs dans ce domaine. Il ajoute : « Malgré les provenances irréprochables des objets, je m’attends à des réclamations des pays d’origine ! » 

La vente réunit de prestigieuses collections européennes parmi lesquelles celle de la Genevoise Monique Nordmann, décédée en 2010, à laquelle appartenait une grande sculpture mexicaine Jalisco en terre cuite représentant un homme assis en tailleur (est. 350 000 euros). « C’est un chef-d’œuvre absolu d’un réalisme extraordinaire, unique au monde », asure l’expert Jacques Blazy. Une majestueuse tête de dignitaire maya en stuc avec des restes de peinture rouge brique et bleu turquoise (est. 100 000 euros) orne la couverture du catalogue. Les amateurs apprécieront une statuette anthropomorphe olmèque dite « baby-face » (est. 130 000 euros) ; une Vénus Chupícuaro (est. 150 000 euros), cousine de celle de la collection Barbier-Mueller provenant également de l’ancienne collection Guy Joussemet ; une statuette Teotihuacan figurant un dignitaire debout (est. 250 000 euros) ainsi qu’un vase funéraire maya tétrapode (est. 200 000 euros) référencé dans l’ouvrage de référence de Justin Kerr et dont la vente est déjà assurée par un ordre d’achat.

« Au total, vingt-quatre objets, des pièces de qualité muséale que j’ai vendues à des collectionneurs figurent dans cette vente », révèle Santo Micali, qui dirige la galerie d’art précolombien Mermoz. Le marchand affirme avoir vendu une soixantaine d’objets au Genevois Francis Wahl dont la collection, présentée sous la désignation « collection H. Law », est passée aux enchères à Drouot chez Binoche et Giquello le 21 mars 2011 pour un montant total de 7,4 millions d’euros. La grande divinité Maya assise, adjugée 2,9 millions d’euros, et le personnage olmèque debout en serpentine verte, emporté pour 907 200 euros (cédé 150 000 euros au collectionneur quelques années plutôt), en faisaient partie. Et Santo Micali de conclure que « les objets provenant de sa galerie font de très beaux prix en ventes publiques ».

Art Précolombien

Expert : Jacques Blazy
Estimation : 4 à 4,5 millions d’€
Nombre de lots : 89

Le 24 avril, à Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, SVV Binoche et Giquello ; exposition publique : le 23 avril 11h-18h et le 24 avril 11h-12h, tél. 01 47 42 78 01, www.binocheetgiquello.com

Légende photo

Homme assis jambes croisées, culture Jalisco, Mexique Occidental, période Protoclassique, 100 av. J.-C. - 250 ap. J.-C., terre cuite creuse à engobe rouge, brun et beige, 58,5 x 43 x 42 cm, estimation : 350 000 - 380 000 euros, vente du 24 avril, SVV Binoche & Giquello, Paris. © SVV Binoche & Giquello.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°389 du 12 avril 2013, avec le titre suivant : Art précolombien - « Une vente très homogène »

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