Arts décoratifs et design

High PAD

Avec une édition équilibrée, le Pavillon des arts et du design a renforcé son positionnement

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 10 avril 2013 - 571 mots

PARIS - Alors que la plupart des foires subissent un ralentissement économique, le Pavillon des arts et du design (PAD) a connu un véritable succès, du 27 mars au 1er avril au jardin des Tuileries.

L’édition 2013, plus soignée et mieux équilibrée que celle de l’an dernier, a plu aux visiteurs et aux exposants. « On a remis le train sur les rails », estime l’organisateur Patrick Perrin, qui peaufine déjà son édition de 2014 incluant le retour des Français Philippe Jousse et Oscar Graf. De nombreux exposants ont bien vendu, croisant des acheteurs russes, libanais ou israéliens ainsi que la famille royale du Qatar.

Focalisé sur le mobilier scandinave de la fin XIXe-début du XXe siècle, Franck Laigneau a cédé presque toutes ses pièces parmi lesquelles une paire de plafonniers de style anthroposophique d’Heinrich Eckinger, qui a reçu le prix des arts décoratifs. Le PAD a aussi récompensé la galerie Maria Wettergren (Paris) du prix du design pour un sculptural Grand tabouret (2012) en chêne du designer finlandais Mikko Paakkanen. La galeriste en a vendu sept exemplaires sur une édition de douze. Le prix du stand est revenu à Matthieu Richard (Paris) pour son solo show sur le travail de Mathieu Matégot. Les amateurs de ce mobilier 1950 se sont d’abord jetés sur les lampes d’appliques Bonbon, les suspensions Satellite et le fauteuil Osaka personnel du designer, avant d’emporter quasiment tout le reste. Promoteur d’un autre mobilier 1950, Pascal Cuisinier (Paris) s’est vu attribuer le prix du PAD, mécéné par Moët Hennessy, qui a permis la donation au musée des Arts décoratifs d’un lampadaire de Joseph-André Motte et d’une lampe de Michel Mortier. Des amateurs de mobilier moderniste brésilien d’après-guerre ont acheté une table de Jorge Zalszupin ; une paire de fauteuils de Joaquim Tenreiro et un banc de Sergio Rodriguez sur le stand de la galerie James (Saint-Ouen), distinguée par un prix spécial du jury.

François Laffanour (galerie Downtown, Paris) a dû renouveler régulièrement le contenu de son stand à la suite de la vente de plusieurs importants luminaires d’Ingo Maurer et d’un canapé de Vladimir Kagan. Spécialisé dans un mobilier Art déco « plus cher que la moyenne des meubles exposés au PAD », la galerie Mathivet (Paris) a tiré son épingle du jeu avec des pièces d’orfèvrerie du Danois Christian Fjerdingstad et des peintures d’art aborigène australien. Outre la vente de plusieurs pièces de la collection « Atomic » (2013) réalisée par l’Atelier Van Lieshout, la Carpenters Workshop Gallery s’est réjouie du succès de l’étagère Stone 2A (éd. 12 exempl., 2011) d’Andrea Branzi, et de l’applique Linelight de Johanna Grawunder en aluminium anodisé (éd. 12 exempl., 2012), qui ont séduit plusieurs amateurs. Yves Gastou (Paris) avait créé un stand froid aux murs et sol blancs, volontairement suréclairé par des spots à iodure métallique, dans « l’idée de faire ressortir les objets par une lumière contemporaine ». Cela a facilité la vente d’une grande bibliothèque Pierced Bookcase (éd. 12 exempl., 2006) de Branzi ; des colonnes lumineuses de Jean-Claude Farhi avec César ; de deux fauteuils Coque et des tables basses Quille de Philippe Hiquily – artiste décédé le jour de l’ouverture du PAD. Jean-Christophe Charbonnier (Paris), qui, pour sa première participation, a fait découvrir l’art moderniste des samouraïs japonais (casques, jingasa, carquois, fourreaux de lance…), a vu son exposition emportée à 90 % par « d’importants collectionneurs d’art contemporain et moderne qui ont acheté des formes ».

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°389 du 12 avril 2013, avec le titre suivant : High PAD

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