Dessin ancien - Une édition haute en couleurs

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 27 mars 2013 - 744 mots

Le dessin ancien de plus en plus et le dessin moderne font salon dans une explosion de couleurs.

PARIS - La 23e édition du salon du dessin ouvrira ses portes au Palais de la Bourse le 10 avril, avec 39 exposants pour moitié étrangers. Historiquement porté sur le dessin ancien, le salon affiche encore cette année un nombre croissant de feuilles modernes et d’après-guerre. « Il est de plus en plus difficile de trouver des beaux dessins du XVIe et du XVIIe siècles », explique Jean-François Baroni dont les œuvres XIXe et XXe occupent depuis cinq ans la moitié de son stand. Le marchand parisien montrera notamment une étude préparatoire de Joseph Parrocel pour son tableau Passage du Rhin par l’armée de Louis XIV, à Tolhuis (1699) conservé au Musée du Louvre ; une Tête d’ange de Henri Lehmann, étude préparatoire à la pierre noire et à la sanguine rehaussée de blanc pour le tableau L’Assomption (1849) de l’église Saint Louis-en-l’Île à Paris, ainsi qu’une Nature morte sur fond bleu, gouache aquarellée de Fernand Leger. Mais si l’art moderne tient une place marquante au salon du dessin, les œuvres anciennes attirent toujours un public fidèle.

Marché porteur du dessin ancien
Une enquête réalisée l’an dernier auprès du public a en effet montré que « 44 % des visiteurs viennent avant tout pour le dessin ancien et 37 % s’intéressent, eux, au dessin moderne », ont noté les organisateurs.
La couleur sera assez présente sur l’ensemble des stands. Du moins, c’est l’impression que donne la sélection des pièces présentées. On remarquera la fraîcheur des coloris dans la gouache sur vélin montrant Christ présenté devant Pilate (vers 1635) signée Johann Wilhelm Baur à la galerie Aaron. Dans une gamme de prix de 20 000 à 60 000 euros, on se délectera du solo show consacré à l’immense coloriste Maurice Estève à la galerie Applicat-Prazan (Paris) où « ses aquarelles, fusains et collages sont le fruit d’une recherche au moins aussi intense et exigeante que ses peintures », rappelle le galeriste Franck Prazan. La galerie de la Présidence (Paris) consacre pour sa part les trois quarts de son stand à des fusains, gouaches et aquarelles de Geer van Velde (entre 3 000 et 20 000 euros), « inédites sur le marché, venant toutes de collections particulières ». La galerie des Modernes (Paris) qui ne boude pas son plaisir de faire le salon pour la première fois, entend « balayer la première moitié du XXe siècle et poursuivre jusqu’aux années 1960 ». Partant chronologiquement d’une feuille au crayon Au cirque, Footitt et Chocolat (vers 1895) d’Henri Toulouse-Lautrec à une gouache de Friedensreich Hundertwasser de 1960, elle abordera tous les courants de la modernité avec des œuvres de Paul Signac, Henri Le Sidaner, Albert Gleizes, Louis Marcoussis, Georges Valmier, Pablo Picasso, Francis Picabia, Marc Chagall, Moïse Kisling… Sur ce même créneau, la galerie AB (Paris), également nouvel exposant, présentera une sélection d’œuvres sur papier d’Eugène Delacroix, Auguste Rodin, Kees Van Dongen, Fernand Léger, Hans Hartung, Alexander Calder, František Kupka,… « Dans l’ancien comme dans le moderne, le marché, porté par le haut de gamme, se resserre sur un petit nombre d’artistes connus, constate le galeriste parisien Matthieu de Bayser. Nous ne voulons pas représenter exclusivement cette tendance ». Il a ainsi à cœur de présenter un dessin préparatoire de l’artiste du XVIIe siècle, Vicente Carducho, pour un tableau du monastère de la Chartreuse du Paular au nord de Madrid et Narcisse se mirant dans l’eau (1790) signé Pierre-Henri de Valenciennes, étude préparatoire pour le tableau de même sujet conservé au Musée de Quimper (Finistère). La galeriste Chantal Kiener, membre organisateur du salon, fait son retour au salon après trois années d’absence. Très ancrée dans le XIXe siècle, elle est appréciée pour son goût très personnel hors des sentiers battus. Une illustration poétique de Benjamin Rabier pour les Histoires naturelles de Jules Renard ; une aquarelle représentant une branche de pommier par Luigi Chaliva, artiste quasi inconnu en France mais collectionné en Italie et en Grande-Bretagne, ou encore deux projets de décor par Alfred Léon Lemeunier pour la pièce Le Crocodile de Victorien Sardou, font partie de ses découvertes

SALON DU DESSIN 23e édition

Organisation : Société du Salon du dessin Nombre d’exposants : 39 Nombre de visiteurs en 2012 : 13 000

Du 10 au 15 avril, tlj 11h-20h30, nocturne le 11 avril jusqu’à 22h, fermeture le 15 avril à 20h, Palais Brongniart, place de la Bourse, 75002 Paris, www.salondudessin.com

Légende photo

Victor Brauner, Formes tendues en espace trouvant figure (tête), 1955, gouache, 63 x 79 cm. Courtesy Galerie Brame & Lorenceau, Paris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°388 du 29 mars 2013, avec le titre suivant : Dessin ancien - Une édition haute en couleurs

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