Foire & Salon

Émirats Arabes Unis

Les Français investissent Art Dubaï

Foire

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 13 mars 2013 - 552 mots

Pas moins de onze galeries françaises seront présentes à la 7e édition de la foire dubaïote.

DUBAÏ - L’information a jusqu’ici été peu commentée, et pourtant elle marque la fin de la crise immobilière et financière de Dubaï. Les autorités de la cité-État ont annoncé le 13 février la construction d’une nouvelle île artificielle, « Bluewaters », qui viendra compléter les deux autres îles pharaoniques en forme de palmier. François Hollande ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en se rendant en janvier dans les Émirats arabes unis pour un déplacement mi-diplomatique mi-commercial. Mais Dubaï, démunie de ressources en hydrocarbures, reste sous la surveillance de sa riche cousine, Abou Dhabi, qui avait dû signer en urgence un chèque de 20 milliards de dollars pour sauver l’économie de la cité marchande. Si les émirats misent tous deux sur le tourisme pour assurer leur développement à long terme, Abou Dhabi parie sur la culture tandis que Dubaï joue la carte du commerce et de l’amusement. Quand Abou Dhabi construit une antenne du Louvre, Dubaï annonce la plus grande roue pour sa nouvelle île. L’austère Abou Dhabi et la frivole Dubaï. Toutes deux organisent une foire d’art contemporain, à l’ambiance radicalement différente. Alors que les acheteurs de la première se recrutent surtout dans la grande famille du Cheikh, les seconds sont plus cosmopolites. C’est la raison pour laquelle un nombre inhabituel de galeries françaises figurent parmi les 75 exposants de la prochaine édition d’Art Dubaï : pas moins de onze galeries dont plusieurs poids lourds et six nouveaux. La France est même davantage représentée que la Grande-Bretagne, voire que Dubaï, qui joue pourtant à domicile et abrite une bonne cinquantaine de galeries. La galerie Yvon Lambert, qui avait essuyé les plâtres de la première édition en 2007, y revient après plusieurs années d’absence. C’est un pari risqué pour le spécialiste d’un art minimal réputé difficile à vendre dans la région et qui n’a aucun artiste local. « Il nous faut être inventif et édulcorer un peu notre programmation », concède son directeur, Olivier Belot, qui présente une sélection de travaux récents de quatorze artistes, parmi lesquels Mircea Cantor et Candida Höfer. Pari plus calculé pour Daniel Templon, venu en repérage l’an dernier, et qui, séduit par « la qualité de la foire et un public différent », a décidé cette année d’accompagner Nathalie Obadia, déjà présente en 2012. Le galeriste expose deux tableaux de son favori du moment, Kehinde Wiley, deux portraits, non pas d’Afro-Américains – « qui ne se seraient pas vendus » – mais d’Arabes. Ils voisinent avec des œuvres de l’Indien Atul Dodiya et la série de tableaux « Versailles » de Philippe Cognée. Les galeries Almine Rech et Jaeger Bucher comptent également parmi les nouveaux venus.

Cette édition d’Art Dubaï prend un relief particulier avec la proximité  de la Biennale de Sharjah, qui se tient du 13 mars au 13 mai. Les organisateurs de la foire en profitent pour organiser un cycle de conférences, une mini-foire dédiée au design et une autre consacrée à la scène nigériane. L’intention est claire : multiplier les événements pour donner envie aux collectionneurs de la région de séjourner dans une ville qui veut se relancer.

Art DubaÁ?

Nombre de galeries : 75 Nombre de visiteurs en 2012 : 22 000

Du 20 au 23 mars, www.artdubai.ae

Logo de la foire « Art Dubai » - source www.artdubai.ae

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°387 du 15 mars 2013, avec le titre suivant : Les Français investissent Art Dubaï

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