Design

Chrome sweet chrome

Quand le chrome redevient le matériau chic à la mode dans le mobilier au tournant des années 1960

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 30 janvier 2013 - 476 mots

PARIS - Pour fêter le premier anniversaire de son nouvel espace parisien consacré au design français de l’après-guerre, 13 rue de Seine, Pascal Cuisinier présente une sélection de meubles et de luminaires témoignant de la réutilisation du chrome à partir de 1956, après une première apparition dans les années 1920 jusqu’aux années 1930.

Au début des années 1950, les meubles en bois et tubes laqués (de préférence noir) sont de mise. Moins d’une décennie plus tard, les créateurs adaptent leurs modèles de mobilier au goût du jour, en remplaçant le tube laqué par le chrome, alors plus chic. La salle à manger « 802 » (table et enfilade) d’Alain Richard, créée en 1957-1958 et éditée par TV, à l’origine en bois et structure laquée noir, se présente rapidement dans deux versions chromées, associées au palissandre ou (plus rare) à l’orme. Le marchand montre une suite de six chaises « 159 » d’Alain Richard, aussi confortables qu’élégantes dans leur déclinaison de tissus en camaïeu sable à chocolat et dans une rarissime version à piétement chromé. Ce modèle de chaise « 159 » dessinée en 1954 et éditée par TV, reçut le prix de la triennale de Milan en 1955. Bien que créé en 1960 en finition chrome, le canapé transformable en lit de repos de Joseph André Motte (édition Steiner) fut coproduit et vendu avec un piétement en tube laqué noir. Car, au début des années 1960, le tube laqué noir reste un classique dans les intérieurs bourgeois peu enclins à la modernité. La paire de chauffeuses « SG1 » (1961) de Pierre Guariche pour les éditions Témoin, offre un design original résolument moderne, grâce à sa structure en chrome permettant une assise généreuse en porte-à-faux. « Par son invention technique et esthétique, sa ligne sobre et chic, cette chauffeuse est l’une des plus belles de l’époque », soutient Pascal Cuisinier. Du côté des luminaires, le chrome va également prendre peu à peu l’ascendant sur le tube laqué. En font la démonstration les modèles « G1 » avec système articulaire à contrepoids créé en 1951 par Guariche (édition Disderot) : soit une grande applique murale dans une version plus tardive unique, laquée bleu et chrome, fruit d’une commande spéciale, et un plafonnier dans une rare finition chrome et laquée blanc. Le chrome deviendra un allié des créations nouvelles en matière d’éclairage, avec notamment l’invention du spot moderne en 1958 par Alain Richard qui donnera lieu à toute une déclinaison de luminaires innovants à lumière directionnelle, telle une grande applique « potence A5 » aux multiples projecteurs orientables.

GALERIE CUISINIER

Nombre de pièces exposées : 50
Prix : 1 000 à 30 000 €

LE RETOUR DU CHROME À LA FIN DES ANNÉES 1950

du 8 février au 31 mars, du lundi au samedi 10h-19h, galerie Pascal Cuisinier, 13 rue de Seine, 75006 Paris, tél. 01 43 54 34 61. www.galeriepascalcuisinier.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°384 du 1 février 2013, avec le titre suivant : Chrome sweet chrome

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