Bruxelles

La Brafa se bonifie

Succès pour la foire belge réputée pour l’art tribal et désormais pour l’archéologie

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 30 janvier 2013 - 564 mots

BRUXELLES - Fidèle à elle-même, la conviviale et commerciale Brafa (Brussels Antiques & Fine Arts Fair) s’est tenue du 19 au 27 janvier, fêtant avec panache ses dix années de succès croissant à Tour & Taxis, dans une « ambiance chaleureuse, avec des visiteurs ouverts à l’achat.

Nombre d’œuvres sont parties après quelques jours de réflexion, tandis que l’accessibilité des prix favorisait aussi les coups de cœur », commente le nouveau président de la foire, Harold t’Kint de Roodenbeke, marchand bruxellois d’art moderne et d’après-guerre. Il a lui-même cédé une dizaine de dessins de Paul Delvaux entre 5 000 et 10 000 euros pièce et vendu une belle composition de Serge Poliakoff. Caractérisée par un grand éclectisme adapté à une clientèle belge qui a toujours eu un goût pour le mélange des genres et des époques, la Brafa a contenté plus de 120 exposants de toutes spécialités qui ont travaillé du premier au dernier jour, l’acheteur type de la foire n’étant pas un impulsif de nature.

Du XVIIe à l’Art déco
La galerie Brenske de Munich a vendu plusieurs icônes russes du XVIIe au XIXe siècle à « autant de collectionneurs érudits que d’amateurs d’art au goût varié », souligne son directeur. L’Univers du Bronze et la galerie Xavier Eeckhout, deux spécialistes parisiens de la sculpture XIXe et XXe siècle, se sont délestés de plusieurs pièces, dont (pour l’un) un Éléphant du Sénégal par Antoine-Louis Barye, en fonte Barbedienne tirée du vivant de l’artiste, et (pour l’autre) un Cerf couché de Marcel Lémar, sculpteur animalier auquel le Musée de La Piscine de Roubaix consacre une rétrospective à partir du 16 février. Les meubles Art déco ont séduit des visiteurs de la galerie Mathivet (Paris) qui a également fait mouche avec des toiles d’art aborigène d’Australie. La galerie parisienne Fleury a fait florès avec des sculptures et gouaches d’Ossip Zadkine. De même, la galerie Marcilhac avec les têtes modernistes en bronze, stuc ou marbre de l’Arménienne Kelli Bedrossian, entre 25 000 et 45 000 euros pièce. Une sculpture japonaise en bois, d’époque Muromachi (XVe siècle), représentant un moine assis, était notamment emportée chez Antoine Barrère (Paris). Le jovial Guy Pieters de Knokke-Heist (Flandre Occidentale) a fait un carton avec des œuvres contemporaines signées Jan Fabre et un show consacré à Bernar Venet.

Pour l’art premier, la Brafa s’impose comme l’événement de référence. Avec un mur de dix-huit masques Bété de Cote d’Ivoire, datant du XIXe et du début du XXe siècle, le Bruxellois Serge Schoeffel présentait l’un des plus beaux stands de la foire. Un tiers de ces figures guerrières réunies en huit ans par le marchand, est parti dans des collections européennes. Plusieurs objets majeurs dont un tambour Mangbetu du Congo et une statuette Azande du Nord Congo, ont respectivement été emportés le premier soir chez Alain de Monbrison (Paris) et Didier Claes (Bruxelles). Une belle coupe anthropomorphe Kuba de la région du Kaisaï (Congo) et un fétiche à clous Konde (Congo) datant du XIXe siècle, ont trouvé preneurs chez Pierre Dartevelle (Bruxelles). Fort d’un pôle archéologie élargi à huit exposants de pointure internationale dont la galerie Harmakhis (Bruxelles) et David Ghezelbash (Paris), la foire a désormais acquis une légitimité dans ce domaine, faisant déplacer pour la première fois des conservateurs internationaux et de grands collectionneurs dont les nombreuses demandes de renseignement sur des objets sont le présage d’importants achats. La qualité paie toujours.

Légende photo

Affiche BRAFA'13, Bruxelles. 19 - 27 janvier 2013.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°384 du 1 février 2013, avec le titre suivant : La Brafa se bonifie

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