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De rares pépites

Greenberg dévoile une centaine de clichés de sa collection privée

Par Gisèle Tavernier · Le Journal des Arts

Le 29 janvier 2013 - 375 mots

PARIS

PARIS - « Je suis un petit musée ! », plaisante le galeriste Howard Greenberg. À 64 ans, ce pilier du marché américain de la photographie sort de l’ombre un pan des cinq cents photographies de sa collection dans l’exposition « Howard Greenberg, Collection » coproduite par la Fondation Henri Cartier-Bresson avec le Musée de l’Élysée (Lausanne) : une leçon de photographie sur l’art du tirage en noir et blanc.

Depuis trente ans, le galeriste new-yorkais s’approprie des classiques particuliers. « J’ai eu entre les mains six tirages, d’ordinaire sombres et dramatiques, de Trois mineurs gallois, 1950, du [photojournaliste] W. Eugene Smith. Un jour, j’ai découvert dans le fonds de Life le tirage original, plus brut, et pourtant son incroyable qualité lui donne une énergie qui le rend unique », s’émeut son propriétaire qui fut photographe professionnel à Woodstock jusqu’en 1977 – où il crée le centre de photographie. Des compositions des formalistes tchèques (Frantisek Drtikol, Josef Sudek) à la photo sociale de la Farm Secutiry Administration (Dorothea Lange, Walker Evans, Ben Shahn) et de la Photo League (Berenice Abbott, Sid Grossman) jusqu’aux abstractions d’Harry Callahan, la perfection de l’objet saute aux yeux : « Ce n’est pas l’image qui l’intéresse, mais la qualité du tirage la plus belle possible suscitant l’émotion », confirme Sam Stourdzé, directeur du Musée de l’Élysée.

Écartant le document politique Attaque de chiens policiers, Birmingham, 1963 par Charles Moore, repris par Andy Warhol, sur la répression du mouvement des Civil Rights (droits civils), l’exposition valorise des icônes de Capa et d’Eddie Adams sur la guerre comme les coups de cœur de l’enfant de Brooklyn pour la photo de rue humaniste new-yorkaise et de pures études sur le beau en photographie renvoyant aux essais de Robert Adams. L’ensemble abonde en chefs-d’œuvre inconnus à l’instar d’une série de Roy DeCarava culminant avec l’obscur mystère de Couloir, New York (1953) ou de portraits par Leon Levinstein, figures négligées de la New York School des années 1930-1960. Mais l’œil de Greenberg veillait.

HOWARD GREENBERG COLLECTION

Jusqu’au 28 avril, Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis 75014 Paris. www.henricartierbresson.org, mardi-dimanche 13h-18h30, samedi 11h-18h45, le samedi jusqu’à 20h30,

Catalogue « Howard Greenberg, Collection », entretien d’Howard Greenberg avec Sam Stourdzé, 224 pages, 145 planches, Steidl, 35 €

GREENBERG COLLECTION

Commissaires : Sam Stourdzé, directeur, Musée de l’Élysée, Lausanne, Suisse) et Agnès Sire, directrice, Fondation Henri Cartier-Bresson

Nombre d’œuvres : 121 épreuves argentiques d’époque en noir et blanc

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°384 du 1 février 2013, avec le titre suivant : De rares pépites

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