Artistes et galeries à travers le monde (18 février 2000)

L’actualité de l’art contemporain

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 18 février 2000 - 1021 mots

LONDRES
Beaucoup de photographies de Bridget Smith prennent leur source dans la fantaisie et l’évasion. Ses séduisantes séries en couleurs de rideaux de scène sont célèbres. Pour son exposition à la Frith Street Gallery, elle présente des images de Las Vegas, une ville dont l’existence n’est conditionnée qu’au désir de s’amuser et de s’échapper de la réalité.

Frith Street Gallery
, 59-60 Frith Street, Londres, tél. 44 171 494 1550, jusqu’au 2 mars

Laurent Delaye ouvre son nouvel espace du 11 Saville Row en présentant Ascension [nothing/something good], une installation sonore et vidéo de Mark Dean. Dans cette œuvre, les éléments semblent littéralement surgir de nulle part, tandis que des mots paraissent provenir du centre de l’écran.

Laurent Delaye Gallery, 11 Saville Row, Londres, tél. 44 171 287 1546, jusqu’au 4 mars

Six artistes ont été réunis ce mois-ci dans « Abstract Art » à la Delfina Gallery. L’exposition de groupe entend proposer une « réexamination des formes et des qualités de l’abstraction par une nouvelle génération qui favorise les effets visuels sur l’idéologie ». À côté des panneaux réfléchissants de Simpson sont exposés les objets mélangés en plastique produits en série de Ian Dawson, les constructions en bois de Eric Bainbridge, une symphonie de plastique de Gary Webb (sa plus grande sculpture à ce jour), les tableaux perforés de Simon Bill et les grandes compositions abstraites réalisées au marqueur par Keith Faraquar.

Delfina Gallery, 50 Bermondsey Street, Londres, 44 171 357 6600, jusqu’au 5 mars

Peinture, sculpture, dessin, événement, le travail de D.J. Simpson ne peut se réduire à aucune catégorisation. Depuis son diplôme du Goldsmith’s Coolege, en 1998, l’artiste a largement attiré l’attention en Grande-Bretagne et à l’étranger avec ses grands monochromes et ses panneaux sur lesquels se déploient des lignes abstraites variant en largeur et en hauteur. Le résultat se rapproche des dessins géants réalisés par des enfants violents. L’impact peut sembler à la fois systématique, spontané, dans un jaillissement puissant. L’espace de la Entwistle Gallery est occupé par trois grandes œuvres : une en laminé blanc, une en Formica rouge et un grand panneau en miroir.

Entwistle Gallery, 6 Cork Street, Londres, tél. 44 171 734 6440, jusqu’au 4 mars

NEW YORK
Deux figures centrales du Surréalisme bénéficient de leur propre petit musée à la Sean Kelly Gallery, Marcel Duchamp et Man Ray. Une fascinante sélection de photographies et d’objets permet d’explorer les relations et les collaborations, leur vie durant, entre ces deux artistes étonnants. L’exposition comprend de rares imprimés et des photographies signées Man Ray de la dernière œuvre de Marcel Duchamp. Cette fragile installation réalisée à Cadaqués n’a été que récemment reconnue et admise comme étant son ultime œuvre achevée.

Sean Kelly Gallery, 43 Mercer Street, New York, tél. 1 212 343 2405, jusqu’au 4 mars

La jeune Espagnole Santi Moix présente ses dernières peintures pseudo-abstraites chez Paul Kasmin, où elle montre une parfaite maîtrise technique de toutes les stratégies esthétiques des cinquante dernières années, remixées avec sensibilité, entre le facétieux et le pastiche, mais toujours à la mode. Touchant à tout, à la fois au tachisme d’Arshille Gorky et au dessin d’animation américain classique, Moix fait en sorte de donner une unité générale à ses œuvres pour que « la mayonnaise prenne ».

Paul Kasmin Gallery, 293 Tenth Avenue at 27th Street, New York, tél. 1 212 563 4474, jusqu’au 11 mars

PARIS
Tel un Greco fasciné par le Christ martyr, David Nebreda enregistre l’évolution de sa schizophrénie et les stigmates qu’elle laisse sur son corps. Tous ses autoportraits sont réalisés « en situation d’isolement », « sans aide, ni témoin ». Ils alternent avec des internements psychiatriques. Dans la monographie que lui consacrent les éditions Léo Scheer, l’artiste espagnol assure qu’il ne manipule pas l’image après la prise de vue. « Les instruments servant aux opérations vont de la lame de rasoir au bistouri ». Un récit photographique présenté comme un chemin de croix.

RENN, 14/16 rue de Verneuil, 75007 Paris, tél. 01 42 61 25 71, jusqu’au 1er avril

Où se situe la frontière entre une mise en exergue amusante et insolite des choses de la vie et une critique plus acerbe ? La réponse à cette question ne se trouve peut-être pas dans l’exposition « Humour ou dérision ? »conçue par le collectionneur Gilles Fuchs à la galerie Frank, où ont été réunies des œuvres de huit artistes. Tandis que Raymond Hains présente ses autoportraits dans la serre des Jardineries Castelli, Natacha Lesueur expose ses coiffures en saucisse et Fabrice Hybert son fameux Ted Hybert. Aux fleurs de textile d’Anne Ferrer et aux personnages étonnants de Jean-Pierre Khazem répondent les sculptures figuratives de Wang Du inspirées par la presse. À côté de ces images et objets insolites, Éric Duyckaerts fait peut-être une proposition plus drôle avec son explication farfelue du multimédia, de l’analogique et du digital. Reste l’humour noir de Christophe Vigouroux quand la Maison de papi n’est autre qu’une sépulture dans un cimetière.

Galerie Frank, 14 rue des Pyramides, 75001 Paris, tél. 01 42 60 65 13, jusqu’au 18 mars

Depuis quelques années, Valérie Mréjen développe un corpus de vidéos intimistes, interrogations sur notre vie et sur notre langage quotidiens, saynètes aux échanges souvent cyniques, parfois franchement méchantes. À la galerie Cent8 est présenté un ensemble de pièces, à la fois sur moniteurs et sur écrans. L’artiste, qui a publié en septembre dernier un récit autobiographique, Mon grand-père (éditions Allia), expose également deux œuvres récentes, Il fait beau (1999), déjà projetée à la Femis, et Des larmes de sang, inédite.

Galerie Cent8, 108 rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris, tél. 01 42 74 53 57, 22 février - 1er avril

En ces temps de braderies en tout genre, la galerie Aline Vidal, installée dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés qui perd de plus en plus ses lieux de culture au profit de boutiques de luxe, a choisi de prendre ces nouveaux venus au mot. Elle organise également ses propres « Soldes » en un mois traditionnellement « creux » pour le marché de l’art. Participent à cette opération inédite des artistes tels que Paul-Armand Gette, Claude Closky, Michel François

Galerie Aline Vidal, 70 rue Bonaparte, 75006 Paris, tél. 01 43 26 08 68, jusqu’au 4 mars

ZURICH
Depuis 1994, Jörg Sasse utilise un ordinateur pour retravailler des images photographiques et soigner la présentation de ses œuvres. Il modifie ainsi à la fois la composition, les couleurs, la perspective, réduit ou agrandit des détails de ses images, se rapprochant d’un aspect pictural qui confine parfois à l‘abstraction. Pourtant, l’artiste ne cherche pas à imiter la peinture avec le support photographique, mais plutôt à démontrer toutes les possibilités offertes par celui-ci. Sa passion pour les images reste omniprésente.

Mai 36 Galerie, Rämistrasse 37, Zurich, tél. 41 1 261 68 80, jusqu’au 25 mars

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°99 du 18 février 2000, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (18 février 2000)

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