Artistes et galeries à travers le monde (12 mai 2000)

L’actualité de l’art contemporain

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 12 mai 2000 - 684 mots

Londres
Tandis que la Lisson Gallery expose dans Bell Street les dernières œuvres d’Anish Kapoor, réalisées dans des matières aussi différentes que la résine, l’eau et l’acier, elle occupe également un grand entrepôt dans Keane Street, à Covent Garden, où sont exposés une vingtaine d’artistes travaillant sur le film et la vidéo. Vanessa Beecroft, Mat Collishaw, Tony Oursler, Douglas Gordon, Igor and Svetlana Kopystiansky, Paul McCarthy et Rodney Graham sont là pour rappeler que la « Lisson Gallery a été pionnière dans la présentation de films et de vidéos d’art contemporain depuis les années soixante-dix ».

Lisson Gallery, 52-54 Bell Street, Londres, tél. 44 20 7724 2739, jusqu’au 1er juillet ; et 9 Keane Street, Covent Garden, Londres, tél. 44 20 77242739, jusqu’au 26 mai

De nombreux marchands de la capitale britannique espèrent profiter de l’ouverture de la Tate Modern et s’installent dans son environnement immédiat. Ce mois-ci, Steve McQueen, vainqueur du Turner Prize, montre en avant-première son nouveau film, Cold Breath, dans l’espace de la Delfina Gallery à un jet de pierre de la Tate Modern, dans Southwark Street.

Delfina Project Space, 41 Southwark Street, Londres, tél. 44 20 7357 6600, jusqu’au 28 mai

Luxembourg
Stéphane Ackermann propose un ensemble des derniers travaux de la Française Marylène Negro. Dans la série d’images Ici, l’artiste tente de répondre à cette épineuse question : « Que faire d’autre que remplir un vide pressenti en soi et autour de soi, se rapprocher des choses, en essayant de se rendre le monde plus présent ? » Elle montre aussi deux vidéos, intitulées respectivement Girafes et Ours, une série de plans séquences sans commentaire ni son qui se concentre sur le regard de ces animaux.

Stéphane Ackermann agence d’art contemporain, rue Adolphe Fischer 134, Luxembourg, tél. 352 48 38 87, jusqu’au 24 juin

New York
Sperone Westwater présente jusqu’au 10 juin l’exposition de groupe « Cosmologies », qui réunit des peintures et des sculptures de six artistes internationaux partageant une fascination pour les mystères de l’univers et dont les travaux explorent les questions de l’espace, du temps, de la structure, de l’origine et de l’évolution. Ainsi, la manifestation comprend-elle deux œuvres majeures d’Alighiero e Boetti, Mappa del Mondo (1988), réalisée par des artisans afghans, et Untitled (1993-94), la dernière pièce réalisée par l’artiste. À côté d’un Concetto spaziale (1961) de Lucio Fontana, Wolgang Laib expose une grande sculpture architectonique en cire d’abeille. Après les peintres américains Peter Halley et Richard Tuttle, le sculpteur suisse Not Vital déploie ses matériaux traditionnels – le plâtre, le marbre et le bronze – et ses animaux surréalistes.

Sperone Westwater, 142 Greene Street, New York, tél. 1 212 431 3685, jusqu’au 10 juin

Nice
Après les Nourritures terrestres, Natacha Lesueur nous propose ses nourritures pédestres, travail sur le motif à dévorer du regard. Ces corps lascivement abandonnés sur des canapés, tenues de cocktail, mousselines et drapés, s’offrent au mystère d’une étrange cuisine, toute en surfaces appétissantes et mutines. Légumes et huiles se retrouvent à fleur de peau pour une mise en jambe sans oripeaux. La photographie remplit ici son cher office dans une mise à distance salvatrice.

Atelier Soardi, 8 rue Désiré-Niel, 06000 Nice, tél. 04 93 62 32 03, jusqu’au 20 juin

Paris
La pierre est l’arme des rébellions, des pavés de Mai-68 aux caillasses de la Bande de Gaza. Jimmie Durham l’a déjà abondamment utilisée, allant jusqu’à jeter ces projectiles contre un réfrigérateur dans une performance dans la cour du Collège, au Frac Champagne-Ardennes. Pour son exposition chez Carousel, l’artiste présente justement un ensemble de travaux réalisés avec des pierres.

Carousel, 4 rue de Jarente, 75004 Paris, tél. 01 44 61 97 27, jusqu’au 14 juin

De la Laponie au Brésil, du Texas à la France, le Finlandais Esko Männikkö a ramené des images comparables d’un monde en déréliction, saisissant des individus en marge, aussi bien géographiquement que sociologiquement, dans leur environnement quotidien. Délaissant (presque) les astucieux dispositifs montrés à Strasbourg l’an dernier, il expose aujourd’hui ses photos, à la galerie Cent8, dans des cadres bricolés dont la modestie fait écho à la pauvreté du contexte.

Galerie Cent8, 108 rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris, tél. 01 42 74 53 57, jusqu’au 3 juin.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°105 du 12 mai 2000, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (12 mai 2000)

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