Un monde perdu

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 22 septembre 2000 - 232 mots

En 1899, Edward S. Curtis accompagne une mission scientifique en Alaska puis dans le Montana où se tient le rassemblement annuel des Indiens Blackfoot, Blood et Algonquin.

Passionné par le sujet, il consacre alors trente années de sa vie aux nations indiennes d’Amérique du Nord, réalisant plus de 40 000 clichés auprès de 80 tribus (Cheyennes, Apaches, Sioux, Apsaroke...). Son enquête photographique est doublée d’informations sur les coutumes, la religion ou la musique. Le patrimoine photographique, à Paris (Hôtel de Sully, du 29 septembre au 31 décembre, tél. 01 42 74 47 75), rend hommage à son œuvre colossale : The North American Indians, constituée de vingt volumes parus entre 1907 et 1930. À cet effet, les photogravures de son ouvrage ainsi que des épreuves au platine, des tirages argentiques, des orotones, des virages à l’or sont répartis en différentes sections : le Sud-Ouest, les Grandes Plaines, la côte du Nord-Ouest et l’Alaska, la Californie et enfin le Plateau et les Woodlands. Curtis cherchait souvent à produire de belles images avec des effets romantiques : ciels chargés, contre-jours, gros plans ; les Indiens y sont beaux et puissants. Certaines photographies, plus énigmatiques qu’informatives, projettent l’image de la dignité, de la sagesse et du sacré. En définitive, l’œuvre de Curtis propose une vision qui fonde tout autant la mémoire d’un peuple, que l’idéalisation d’un l’Indien éternel, symbole d’un monde naturel à jamais perdu.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°111 du 22 septembre 2000, avec le titre suivant : Un monde perdu

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