Le Rectangle, quatre questions à Laurent Godin

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 20 octobre 2000 - 455 mots

Érigé par l’architecte Tony Desjardin au milieu du XIXe siècle, le Rectangle servait alors de salle de bal et de grand café. Ses 300 m2 situés en plein centre-ville sont reconvertis depuis deux ans en espace d’exposition d’art contemporain. Subventionné à hauteur de 900 000 francs par la Ville de Lyon, il a notamment exposé Ernest Pignon-Ernest, Georges Rousse et Ousmane Sow. Son nouveau directeur, Laurent Godin, précise ses orientations.

Le Journal des Arts : L’accrochage de l’exposition n’est-il pas un peu pas conventionnel ?
Laurent Godin : Le choix d’exposer Claude Viallat appartient à mon prédécesseur, François Montmaneix. Mais j’ai été enthousiasmé par la vitalité de ce travail. L’accrochage a été réalisé très vite par Claude Viallat lui-même. Il est vrai que le moment le plus beau de l’exposition a été lorsque toutes les pièces étaient à terre, mais il n’est pas possible de les laisser ainsi. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’une exposition conçue pour le lieu ou qui serait mise en scène : l’artiste a travaillé avec des coupons prédécoupés, qui sont très simplement agrafés aux murs. Il faut prendre le temps de regarder chaque œuvre pour goûter la sensualité qui s’en dégage.

Le JdA : Quelle va être votre orientation artistique ?
L.G. : La programmation se met en place très progressivement car je ne suis arrivé qu’en juillet. Je vais privilégier des travaux éclectiques et aller sur des terrains à la limite de l’art contemporain, comme par exemple les photographes de mode. Si nous allons à la périphérie de l’art contemporain, nous ne serons pas un lieu purement expérimental. Avec cette programmation volontairement déséquilibrée, je pense pouvoir fidéliser un public en l’habituant à des œuvres très différentes mais accessibles.

Le JdA : Ce lieu est-il adapté à l’art aujourd’hui ?
L.G. : Je crois qu’il présente des contraintes fortes, comme partout d’ailleurs. Il est davantage fait pour montrer un artiste, voire une œuvre, réalisée pour le Rectangle.

Notre prochaine exposition sera consacrée à Anselm Kiefer et j’envisage de faire quatre autres expositions dans l’année. Mais je ne voudrais pas me limiter à cela, et utiliser toutes les facettes de ce lieu. Par exemple, si un artiste n’occupe pas les vitrines ouvertes sur la place, pourquoi ne pas demander à un autre d’y réaliser ou d’y montrer un travail ?

Le JdA : Allez-vous produire des œuvres ?
L.G. : C’est évidemment ce que nous souhaitons, car le Rectangle s’y prête. Mais ce ne sera pas systématique. L’exposition Viallat initiée par mon prédécesseur, témoigne à merveille que l’association de partenaires privés et publics peut aller au-delà d’un simple support financier. J’estime aujourd’hui que nous avons les moyens de travailler. Notre équipe de quatre permanents nous permet de travailler efficacement dans ce sens.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°113 du 20 octobre 2000, avec le titre suivant : Le Rectangle, quatre questions à Laurent Godin

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