Bilan

Paris Photo, encore plus fort

La grande qualité de l’offre a entretenu un actif climat d’affaires

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 27 novembre 2012 - 612 mots

PARIS - Consigne avait été passée. Les stands se devaient d’être sans reproche. Lors du passage du comité de Paris Photo avant l’ouverture du salon au public, photographies et notes consignèrent d’ailleurs les jugements.

Ils le furent pour la quasi-totalité des 128 galeries et vingt-trois éditeurs du salon. Sous la verrière du Grand Palais, chacun rivalisait en pièces d’exception, en parti pris et présentation soignée au point de ressembler souvent à un accrochage en galerie.

Toutes les époques et tous les genres étaient représentés : photographie historique, moderne, plasticienne et anonyme. Les exclusifs ont été cependant cette année particulièrement nombreux et se sont déclinés tant en pièces rares notamment chez James Hyman, Françoise Paviot, Johannes Faber, Jörg Mass, Obsis, Priska Pasquer, Lumière des Roses, Julie Saul ou Csaba Morocz, qu’en dernières œuvres dévoilées comme la nouvelle série Brides de Valérie Belin chez Jérôme de Noirmont ou qu’en artistes pour la première fois exposée en France, cas de l’artiste sud-coréen Bae Bien-U à la galerie RX. Les photographes actuellement exposés dans le cadre du Mois de la Photo étaient tout autant représentés comme Paul Graham à la galerie Les Filles du Calvaire ou chez Pace/MacGill ou encore Charlotte Dumas à la galerie néerlandaise Paul Andriesse. Les prix affichant comme toujours une forte diversité. De 450 euros pour une miniature de Masao Yamamoto (Galerie Camera Obscura) à 2,7 millions d’euros pour les vingt-quatre portraits d’August Sander chez Feroz Gallery (Bonn).

Fréquentation en hausse
Collectionneurs, institutionnels, groupes d’amis de musées de toute l’Europe, d’Asie ou d’Amérique et publics étaient de leur côté au rendez-vous plus nombreux que d’habitude. Selon les organisateurs, le salon a accueilli du 15 au 18 novembre 54 157 visiteurs, soit 6 % d’augmentation. Quant aux collectionneurs, la prédominance des étrangers sur les Français, notamment des Américains forts bons clients, mais aussi des Anglais, des Suisses et des Belges, fut un autre fait marquant de cette édition ; de même que celle renforcée de grands commissaires internationaux. Donc vrai succès   pour l’équipe du directeur de Paris Photo, Julien Frydman, d’ores et déjà investie dans la préparation de Paris Photo à Los Angeles (25 au 28 avril 2013).

Au niveau des ventes, tous les poids lourds du marché (Gagosian, Pace/MacGill, Thomas Zander, Daniel Blau, RoseGalery, Hamiltons) confiaient leur satisfaction, la galerie David Zwirner se déclarant « plus que satisfaite de sa première participation à Paris Photo » après un niveau de ventes équivalent à celui de la Fiac et l’élargissement de son portefeuille d’acheteurs à des collectionneurs photo. Des galeries de bien plus petites tailles et très différentes l’une de l’autre comme Julie Saul, In Camera, Stevenson – venu avec des nouveautés de Guy Tillim, Daniel Naudé et Pieter Hugo – ou la Galerie des Roses spécialisées dans la photographie anonyme affirment avoir fait elles aussi un montant de ventes supérieur à l’an dernier. Du côté de ceux qui se sont risqués aux solos show Christophe Gaillard avec Isabelle Le Minh ou Parrotta avec Timm Rautert : même satisfaction.

D’autres galeries ont toutefois peiné à couvrir les frais de location de  leur stand dont le montant de 433 euros hors taxe le m2 (non compris les spots, murs et personnels) supposent d’engranger un volume de ventes important. Pour sa troisième participation à Paris Photo, Anne Barrault exprime ainsi un sentiment mitigé. « Un beau stand ne sert pas forcément commercialement », dit-elle peu encline à revenir l’année prochaine, à l’instar de Jousse Entreprise ou Taro Nasu. La concurrence entre galeries fut, de fait, plus rude que d’habitude au regard du haut niveau général des pièces exposées. Une course à l’excellence qui pourrait dissuader également d’autres galeries pourtant importantes par leur qualité et voix singulière.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°380 du 30 novembre 2012, avec le titre suivant : Paris Photo, encore plus fort

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