Artistes et galeries à travers le monde (27 avril 2001)

L’actualité de l’art contemporain

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 27 avril 2001 - 844 mots

LOS ANGELES
- La Gagosian Gallery de Beverly Hills présente de nouvelles œuvres de Jeff Koons issues de la série Easyfun dévoilée pour la première fois à New York en novembre 1999. Ces pièces, qui ont un aspect de collage, sont réalisées à partir d’images numérisées que l’artiste assemble de façon empirique. Ces icônes réalistes sont ensuite peintes sur de grandes toiles, jouant ainsi de la transposition d’une technologie actuelle sur un support ancestral. Ici, Jeff Koons détourne une iconographie contemporaine tout en jouant sur un vocabulaire psychologique, créant ainsi une nouvelle ramification aux nombreuses branches du Pop’Art. Les univers de la mode, des médias, de la publicité, du sexe et de la nourriture se retrouvent alors étroitement liés dans des compositions colorées et inattendues.

Gagosian Gallery, 456 North Camden Drive, Beverly Hills, tél. 1 310 271 9400, jusqu’au 5 mai



PARIS
- À travers un ensemble d’objets hétéroclites (étendages, gâteaux Bobo, gants à débarbouiller la peinture, photographies), Noël Dolla travaille l’incertitude, interroge à la galerie Chez Valentin notre regard, notre point de vue de spectateur. L’artiste nous oblige à aborder la peinture dans une multitude d’espaces possibles : de la frontalité du mur, à l’échelle d’une salle ou à la surface d’un objet. Il nous invite à le considérer autrement que comme une simple production d’images sur une surface plane. Dolla aime travailler son « côté ménager » et utilise depuis la fin des années 1960 des objets modestes et familiers, ceux de la maîtresse de maison, du pêcheur à la ligne, du peintre en bâtiments…

Galerie Chez Valentin, 9 rue Saint-Gilles, 75003 Paris, tél. 01 48 87 42 55, jusqu’au 2 juin.

- Les personnages de Muntean et Rosenblum, jeune couple d’artistes (présent à la Biennale de Berlin), prennent la pose dans des attitudes nonchalantes ou langoureuses. Chaque peinture est accompagnée d’une phrase interprétant très largement l’image. « Le problème avec la joie, aussi rare qu’elle puisse être, c’est qu’elle provoque une angoisse telle qu’il est difficile de l’accepter » : cette citation va de pair avec la figure d’une jeune fille recroquevillée sur elle-même. À côté de leurs toiles, les artistes présentent leur première vidéo.

Galerie Art : Concept, 16 rue Duchefdelaville, 75013 Paris, tél. 01 53 60 90 30 / 01 53 60 11 76, jusqu’au 26 mai.

- Artistes de la galerie Laurent Delaye, à Londres, Rut Blees Luxemburg, Mark Dean, Chad Mc Cail, Grayson Perry et Carrey Young ont été réunis par la galerie Anton Weller. Chacun d’eux aborde à sa manière les problèmes sociaux des Britanniques : la misère des chemins de fer, la banqueroute des hôpitaux, la précarité de l’École… En ce contexte, les artistes cherchent tout simplement à prendre des positions annexes.

Galerie Anton Weller, 57 rue de Bretagne, 75003 Paris, tél. 01 42 72 05 62, du 15 au 19 mai.

- « La passion et la pensée sont à la fois le point de référence et l’échappatoire. La mémoire est un outil de construction du savoir : nous cherchons parmi les ruines afin d’édifier », déclare Pedro Cabrita Reis, artiste de la galerie Giorgio Persano, à Turin. L’élaboration de ses sculptures, à base de matériaux recyclés, de ses peintures, dessins et installations se basent sur une réflexion anthropologique, en opposition au discours sociologique, trop réducteur selon le Portugais.

Galerie Michel Rein, 42 rue de Turenne, 75003 Paris, tél. 01 42 72 68 13, du 15 au 19 mai.

- La galerie Raffaella Cortese de Milan défend ce qu’elle considère comme les expressions les plus significatives de la scène contemporaine : installations, sculptures, vidéos et, plus particulièrement, la photographie. Réunis à Paris, ses artistes, parmi lesquels figurent Barbara Bloom, Jan Groover, Jitka Hanzlovà, Zoe Leonard, Perino & Vele, Pia Stadtbaumer, ont mis l’accent sur le thème de la mémoire et des lieux. Les paysages urbains d’Annelies Strba, les villes anonymes de Monica Carocci, les thermes irlandais de Roni Horn ou les cités italiennes de Paola De Pietri sont autant d’approches qui renvoient à l’ambiguïté photographique entre la réalité, le sujet et la mise en scène. Cette ambivalence est encore plus frappante dans les fragments de la vie quotidienne imaginés par Florence Paradeis ou Marcello Maloberti.

Galerie les filles du calvaire, 17 rue des Filles-du-Calvaire, 75003 Paris, tél. 01 42 74 47 05, du 15 au 19 mai.



ST-PAUL-DE-VENCE
- Les principes d’exposition de la série d’éclairages de Michel Verjux mettent à nu la construction même de l’œuvre. « Ces éclairages, en tant qu’œuvres d’art, sont non seulement des événements et des actes, mais des signes d’exposition, avec tout ce que cela implique en matière d’appréhension de leurs diverses tonalités et expressions physionomiques, de leurs multiples occurrences physiques et des types abstraits auxquels ils renvoient », explique l’artiste. Pour la galerie Catherine Issert, récemment agrandie, il a décidé d’éclairer la première salle de ses projecteurs à découpe. Dans la seconde, Verjux réactive une installation de 1984, réalisée à partir d’un carrousel équipé de diapositives transparentes projetant des faisceaux lumineux sur un rouleau de papier déroulé du mur au sol.

Galerie Catherine Issert, 06570 Saint-Paul, tél. 04 93 32 78 13, jusqu’au 19 mai.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°126 du 27 avril 2001, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (27 avril 2001)

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