Valeur sûre

Art Cologne, plus grande foire outre-Rhin

Le Journal des Arts

Le 23 novembre 2001 - 528 mots

La 35e édition d’Art Cologne, qui s’est tenue du 31 octobre au 4 novembre au Köln Messe, a emporté un réel succès auprès d’une clientèle en grande majorité allemande.

COLOGNE - Plus courte que d’habitude – cinq jours, contre huit l’année dernière –, et organisée une semaine plus tôt afin de ne pas coïncider avec les grandes ventes de New York, la foire Art Cologne 2001 a de nouveau emporté un succès considérable auprès d’une clientèle pour l’essentiel allemande. Sans que le plus grand et le plus ancien des salons européens d’art contemporain, avec 270 galeries et 65 000 visiteurs (contre quelque 70 000 l’an passé), n’ait apparemment pâti, pas plus que les ventes new-yorkaises, d’un quelconque ralentissement de l’activité économique. « Cette foire est à quatre-vingts pour cent allemande, que ce soit en termes de galeries, d’artistes ou de clients », souligne Michèle Heyraud de la galerie parisienne Tendances qui, pour sa huitième année consécutive à Cologne, avait organisé un beau one-man show autour de Jean Fautrier – des eaux-fortes et des gouaches ainsi que des sculptures en bronze de 1929 à 1940, dont six, à des prix allant de 40 000 à 500 000 euros, ont trouvé preneur.

Les galeries plutôt jeunes hébergées au rez-de-chaussée (les exposants et les artistes plus établis se trouvant au premier étage) proposaient un choix d’œuvres extrêmement diverses, drôles et inventives : des sculptures couvertes de scarabées moirés vert bleu de Jan Fabre à la galerie Guy Bärtschi de Genève, d’autres représentant des personnages grandeur nature faits en fil métallique et en bouts de chiffon, de 1994 à 2001, par le Polonais Pawel Althamer à la Foksal Gallery de Varsovie. Bien plus classique mais placé néanmoins chez les « jeunes », Samuelis Baumgarten de Bielefeld (Allemagne) proposait un one-woman show fort intéressant consacré à Louise Nevelson (1899-1988) comprenant des dessins de nus masculins et féminins d’avant-guerre autour de 6 500 euros ainsi que des collages en bois et en tissus, des années 1960 à 1980, à 20 000 euros environ. Exquise de mauvais goût opportuniste, une photographie intitulée Twins de Julius Deutschbauer et Gerhard Spring à la galerie Steinek de Vienne, où l’image des deux artistes autrichiens s’était substituée à celle des tours du World Trade Center. Présent pour la première fois après deux années au salon Artforum Berlin, Bernard Utudjian de la galerie Polaris (Paris), spécialisée dans la photographie, ne regrettait pas son choix. « Les gens sont plus cultivés, plus acheteurs ici.» Ce fut même, ironie de la chose, un collectionneur berlinois qui lui acheta pour un peu plus de 10 000 euros la photographie de Stéphane Couturier Têtes de l’Opéra. Au premier étage Anne Lahumière, de la galerie éponyme de Paris, spécialiste d’art géométrique construit, se réjouissait d’avoir vendu quatorze tableaux d’Auguste Herbin, de Jean Dewasne et d’Aurélie Nemours à des prix compris entre 1 500 et 30 000 euros. Les galeries qui exposaient des œuvres expressionnistes allemandes (Fischer Kunsthandel de Berlin avec Otto Dix, Conrad Felix Maulberger de Munich avec Karl Schmidt-Rottluff et Emil Nolde) ont toutes enregistré de très bonnes ventes. Preuve supplémentaire de la prédominance du goût national et de la force du marché allemand.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°137 du 23 novembre 2001, avec le titre suivant : Valeur sûre

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