Partant du constat que l’esthétique du Grand Siècle est trop souvent réduite aux notions d’ordre, d’harmonie et d’équilibre, Michel Jeanneret, philologue et historien de la littérature, s’intéresse à l’envers d’œuvres beaucoup plus tourmentées qu’il n’y paraît.
« Passant de l’autre côté du miroir, je voudrais restaurer la face anxieuse de l’art classique, son face-à-face avec la violence et l’animalité, sa symbiose avec des forces sauvages qu’il tente de maîtriser mais ne refoule pas », prévient l’auteur dès les premières lignes de cet essai ayant pour champ d’expérimentation le parc de Versailles au moment de sa genèse.
Les deux premières parties relèvent les multiples représentations du sauvage et du primitif, l’inquiétude sous-jacente à la nature domestiquée de cet environnement royal ; les deux suivantes font appel la littérature pour tenter de comprendre ces motifs ; la dernière montre enfin comment les textes et les images cherchent à exorciser les peurs d’une époque. À travers ce livre se dessine un art qui « n’efface pas l’horreur », mais « l’intègre ». En témoigne le bosquet du Marais, à la fois inquiétant et maîtrisé, espace dangereux devenu lieu de plaisir.
Michel Jeanneret, Versailles, ordre et chaos, éd. Gallimard, coll. « NRF », 2012, 372 p., 38 €.
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Un Versailles sauvage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°377 du 19 octobre 2012, avec le titre suivant : Un Versailles sauvage