Grande-Bretagne

Le PAD bat pavillon londonien

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 3 octobre 2012 - 760 mots

Le Pavillon des arts et du design, dans sa version anglaise tout aussi éclectique que la version des Tuileries, s’apprête pour la Frieze Week.

LONDRES - Lancé en 2007 à Londres, d’abord à Hanover Square puis dans le quartier huppé de Mayfair à Berkeley Square, le Pavilion of art & design (PAD) donne le coup d’envoi de sa 6e édition un jour avant la foire de Frieze. Depuis 2009, le PAD mêle, selon une formule équilibrée qui plaît bien, le design, les arts décoratifs et les arts graphiques des XXe et XXIe siècles, comme à Paris au Printemps dans les jardins des Tuileries. « PAD London est le salon chic et branché qui a trouvé sa place durant la Frieze Week », assure son organisateur Patrick Perrin qui s’enorgueillit de voir « les grands marchands d’art moderne et contemporain classique venir au PAD London ». Parmi ces grands marchands nouvellement exposants, la galerie new-yorkaise Castelli présente une sélection d’œuvres de Roy Lichtenstein et d’Andy Warhol, dans une mise en scène inspirée par sa récente exposition en galerie intitulée « Reflected in the Mirror There Was a Shadow », laquelle jouait avec les Miroirs de Lichtenstein et les peintures de la série Ombre de Warhol. La prestigieuse galerie américaine L & M rejoint aussi le PAD de Londres avec des œuvres signées Frank Stella, Andy Warhol, David Hammons et Alexander Calder. Au total, dix nouveaux participants sur vingt-sept viennent rafraîchir et enrichir la section d’art moderne et d’après-guerre.

Fer de lance de l’art branché pour toute une catégorie d’acheteurs, le pop art sera présent sur de nombreux stands : Tom Wesselmann chez Pascal Lansberg (Paris) ; une petite version de l’iconique sculpture LOVE (rouge) d’Indiana chez Waddington Custot Galleries (Londres) et surtout Warhol chez Paul Kasmin (New York), à la galerie Stellan Holm (New York) ou encore chez Olyvia Fine Art (Séoul et Londres) avec un Portrait de Mao (1972).

La section design (incluant les arts décoratifs du XXe siècle) accueille quatre nouveaux venus sur vingt-deux participants. Pearl Lam Design (Shanghaï/Hongkong) fera découvrir les nouvelles créations du Français André Dubreuil, tandis que le designer Hervé Van der Straeten qui possède un showroom à Paris, montrera les siennes. La galerie londonienne Fumi présentera une sélection de pièces signées Faye Toogood, Max Lamb, Studio Glithero, Thomas Lemut, Tina Roeder ou encore Zoé Ouvrier. Enfin, la galerie Seomi (Séoul) fera une démonstration de mobilier coréen combinant traditions esthétiques et techniques contemporaines, notamment avec d’élégants bureaux et bancs en bois de formes organiques créés par Bae Sehwa.

Un éclectisme stimulant
Comme au PAD de Paris, le bijou contemporain, qu’il soit œuvre de designers ou d’artistes, ne passera pas inaperçu avec cinq exposants dont trois nouveaux : Caroline Van Hoek (Bruxelles), Karry Berreby (Paris) avec des bijoux vintages des années 1950 à 1970, mais aussi des créations de l’ancien architecte italien Luigi Scialanga, ainsi qu’Elisabetta Cipriani (Londres) qui met à l’honneur des bijoux de la série Fly réalisés spécialement par les artistes conceptuels Ilya & Emilia Kabakov. Introduits par petites touches dans un esprit d’éclectisme, la photographie et les arts premiers contribuent aussi à donner du charme au PAD, dont l’édition londonienne se veut commercialement beaucoup plus dynamique que son équivalent parisien. Dans une atmosphère raffinée voulue par l’organisateur, le PAD bénéficie du dynamisme de la Frieze qui électrise les amateurs d’art. Mais plus généralement, « à Londres, la clientèle est totalement différente, très internationale et avec des moyens financiers », constate Patrick Perrin. « L’an dernier, ma présentation de meubles de Marc du Plantier a bien fonctionné », soutient l’antiquaire parisien Willy Huybrechts qui revient confiant, pour la troisième fois, avec une belle exposition thématique sur le « Rouge et le Noir » de meubles et objets d’art signés Paul Dupré-Lafon, Marcel Coard, Jean Dunand et Eugène Printz, dans un stand gainé d’un revêtement imitant le parchemin. Tout aussi motivé par ses deux précédentes participations, le marchand parisien Jacques Lacoste, spécialiste des années 1940 et 1950, rend cette année hommage au travail de Max Ingrand et Fontana Arte. Un ensemble de meubles, luminaires et objets dont une table créée par Ingrand et Gilbert Poillerat pour la maison de Max Ingrand, sera exposé dans un décor de panneaux de verre réalisé par le décorateur. Telles sont les promesses de Londres.

PAD (Pavilion of Art + Design) LONDON

Du 10 au 14 octobre 11h-20h, Berkeley Square, Mayfair, Londres, www.pad-fairs.com

- Organisation : la SOC (Société d’Organisation CulturelleC)
- Nombre d’exposants : 60
- Tarif des stands : 590 £/m2
- Nombre de visiteurs en 2011 : 20 000

Légende photo

Bae Sehwa - Bench/Steam_11 (2010) - noisetier - 120 x 66 x 60 cm - Courtesy Gallery Seomi, Seoul

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°376 du 5 octobre 2012, avec le titre suivant : Le PAD bat pavillon londonien

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